Comme des zombies
Les déguisements de zombies font fureur à l’Halloween. Samedi dernier, Montréal a même été le théâtre de la Marche des zombies.
La psychologie affirme que le choix d’un déguisement révèle la personnalité de celui qui le porte.
Que la société ait jeté son dévolu sur des morts-vivants plutôt que sur des licornes roses ne peut donc être accidentel. Sans doute faut-il y voir l’expression de notre subconscient collectif, voire un révélateur d’époque.
MÉTAPHORE
Les zombies sont des créatures dépourvues de conscience et de facultés cognitives. Ils se déplacent en groupe monolithique, sont guidés par le bruit, émettent des sons gutturaux et ne cherchent qu’à satisfaire leurs appétits. Envisager que ces êtres pestilentiels puissent être une métaphore sociale est d’une tristesse infinie !
Pourtant, à certains égards, les zombies nous ressemblent. Face à des nouvelles qui devraient susciter notre indignation, sinon notre colère, nous restons léthargiques.
On apprenait récemment que Statistique Canada a exigé des banques qu’elles lui fournissent en catimini les informations personnelles et les données de transactions de 500 000 Canadiens. L’objectif est de créer « un nouveau fichier d’informations personnelles ». Rien de moins !
Avec chaque avancée technologique, l’État envahit davantage notre vie privée. À notre insu, il collige et stocke toutes nos traces numériques. Pourtant, il existe un Commissariat à la protection de la vie privée et plusieurs lois devant assurer la protection de nos renseignements personnels. Mais les gouvernements qui votent ces lois sont les premiers à s’y soustraire.
CATATONIE
Notre vie privée tombe rapidement en déliquescence, tandis qu’un gouvernement toujours plus autoritaire monte en puissance. Voilà qui devrait provoquer un soulèvement collectif. Mais il n’en est rien.
Certains attendent quatre heures en ligne pour acheter du cannabis, mais c’est la catatonie collective face aux véritables enjeux de société. Les zombies sont plus qu’un simple phénomène social. S’ils fascinent tant, c’est parce qu’ils nous caricaturent !