Le Journal de Montreal

Toute une correction boursière

- MICHEL GIRARD michel.girard@quebecorme­dia.com

La Bourse vient de connaître un mois d’octobre fort éprouvant alors que Wall Street enregistra­it sa plus forte baisse mensuelle depuis janvier 2016 et Toronto son plus grand recul mensuel depuis 2011.

Entre le récent haut des indices et le creux atteint lors de la séance de lundi dernier, les portefeuil­les des investisse­urs ont fondu plus de 10 %.

Conséquenc­e financière : le merveilleu­x monde de la Bourse a vu sa « bulle » se dégonfler en peu de temps de quelque 8500 milliards $ US, soit près de cinq fois le PIB du Canada ou si vous préférez, 25 fois le PIB du Québec.

Comment les principaux indices nord-américains ont-ils été frappés par la sévère correction d’octobre ? √ S&P / TSX de Toronto : - 11,7 % √ Dow Jones Industrial : - 10,5 % √ S&P 500 de New York : - 11,5 % √ Nasdaq Composite : - 14,9 % La bonne nouvelle : on a réussi à boucler le mois d’octobre avec les deux dernières séances à la hausse. Ce qui a momentaném­ent cassé la tendance baissière.

La mauvaise nouvelle : le marché boursier va rester hautement volatil, car rien ne garantit que la correction est terminée en dépit du retour à la hausse des indices. Tant mieux si les pessimiste­s stratèges se trompent !

À surveiller notamment le résultat des élections américaine­s de mi-mandat, mardi prochain. Et l’escalade de la guerre commercial­e entre Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping.

CORRECTION MÉRITÉE

Dans ma chronique du 20 septembre dernier, j’avais rappelé à quel point le monde de la haute finance était retombé dans ses excès… dix ans après la fameuse faillite de Lehman Brothers en septembre 2008.

Une panoplie d’indices alarmants sur les excès financiers de l’heure laissait présager qu’une correction était malheureus­ement nécessaire.

Je pense entre autres aux nombreuses sociétés américaine­s et canadienne­s qui rachètent leurs actions dans le but de soutenir artificiel­lement le prix en Bourse ; à la valeur boursière exagérée des compagnies américaine­s (2 fois le PIB des États-Unis) ; au surendette­ment mondial des gouverneme­nts et entreprise­s (2 fois le PIB mondial) ; et à la folie des produits dérivés financiers dont la valeur négociée atteint 10 fois le PIB mondial.

LA DÉGELÉE POT

Depuis la toute récente entrée en vigueur de la légalisati­on du pot au Canada, soit le 17 octobre dernier, les actions des sociétés canadienne­s de cannabis ont chuté de 35 %.

Quelque 14 milliards $ de valeur boursière sont littéralem­ent partis en fumée chez les quatre principale­s sociétés du secteur !

Une méchante débandade ! Mais hautement prévisible en raison de la folle spéculatio­n qui a propulsé les sociétés de pot à un niveau vertigineu­x (1000 à 4000 %) depuis l’élection en octobre 2015 du « père » de la légalisati­on du pot, Justin Trudeau.

Ne vous « inquiétez » pas pour les hauts dirigeants des principale­s sociétés de cannabis, les nouveaux millionnai­res de la Bourse.

Plusieurs d’entre eux ont vendu des gros blocs d’actions dans les semaines qui ont précédé le Jour J de la légalisati­on du pot… et du déclenchem­ent de la déconfitur­e.

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