Le Journal de Montreal

Bell sabre 700 postes de cadres

L’entreprise refuse de dire combien d’emplois ont été abolis au Québec

- PHILIPPE ORFALI

Les temps sont durs pour les employés de Bell. Depuis quatre mois, le géant des télécoms a mis la hache dans son équipe de gestion, en éliminant pas moins de 700 postes de cadres, dont plusieurs au Québec.

« Ça se passe vraiment partout, dans toutes les unités d’affaires. Du jour au lendemain, on a vu des cadres qui prenaient leur retraite, de façon très anticipée. L’employeur n’explique pas sa restructur­ation, mais on s’en rend bien compte avec le nombre de personnes qui partent », a commenté une source interne.

Les états financiers du troisième trimestre, diffusés hier, confirment que BCE « a procédé à une réduction nette de 4 % des postes de cadre », au cours des 120 derniers jours. La société compterait donc près de 17 500 cadres, sur un peu moins de 52 000 employés à l’échelle du pays.

L’entreprise, dont le siège social est situé à L’Île-des-Soeurs, s’attend à générer des économies annuelles d’environ 75 millions $ avec ces compressio­ns.

La situation continue donc à se dégrader au siège social, où on ne compte plus un seul membre de la haute direction ayant des responsabi­lités pancanadie­nnes. Le chef des finances étant désormais établi à Halifax, il n’y a plus que Martine Turcotte pour garder le fort à Montréal, et ses responsabi­lités se limitent au Québec.

EFFICACITÉ OPÉRATIONN­ELLE

La direction de l’entreprise n’a pas souhaité accorder une entrevue au Journal. Elle a aussi refusé d’indiquer combien d’emplois avaient été éliminés au Québec.

Une porte-parole a toutefois précisé que cette décision découle notamment de l’intégratio­n d’entreprise­s acquises au cours des dernières années, telles que Bell MTS, au Manitoba. « L’efficacité opérationn­elle des nouvelles technologi­es » serait également en cause.

LÉGÈRE HAUSSE DU BÉNÉFICE

BCE a vu ses revenus augmenter de 3,2 %, passant de 5,69 milliards $ au troisième trimestre de 2017 à 5,87 milliards $ pour celui de cette année.

Son bénéfice net a crû de 2 %, avec une hausse de 17 M$, pour s’établir à 867 M$ pendant cette période.

« La stratégie de Bell, qui mise sur l’investisse­ment dans les réseaux à large bande, l’améliorati­on continue du service et l’efficience des activités d’exploitati­on, porte ses fruits : des résultats de premier plan dans le marché, une meilleure performanc­e financière interne et des innovation­s en matière de services dans tous nos secteurs d’activité », a déclaré George Cope, président et chef de la direction de BCE et de Bell Canada, lors de la divulgatio­n des résultats.

BCE dit avoir gagné un nombre record d’ajouts nets d’abonnés aux services sans fil, avec un total de 178 000. Cette hausse s’explique notamment par la croissance de son service à faible coût Lucky Mobile et le nombre le plus élevé d’ajouts nets d’abonnés des services postpayés depuis 2012.

Avec 88 000 abonnés de plus dans les services internet et de télé IP à large bande, une hausse de 8,7 % par rapport au troisième trimestre 2017, BCE dit avoir connu la plus forte progressio­n de l’industrie dans ce secteur.

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Les 700 postes de cadres coupés l’ont été partout au pays, notamment au siège social de l’entreprise, à L’Île-des-Soeurs. PHOTO DOMINIQUE SCALI
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MARTINE TURCOTTE Cadre de Bell

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