Un terrain gratuit pour l’usine d’A220 en Alabama
Airbus épargnera aussi sur les coûts de main-d’oeuvre
Airbus ne déboursera pas un sou pour le terrain où sera bientôt construite l’usine de la gamme d’avions C Series/A220, à Mobile, en Alabama, gracieuseté des autorités locales.
À partir de 2020, cette usine doit produire tous les avions A220, auparavant connus sous le nom de Bombardier C Series, destinés au marché américain.
« Airbus ne paiera pas directement pour louer le terrain, affirme au Journal Chris Curry, président de l’Autorité aéroportuaire de Mobile. L’État de l’Alabama assumera la location du terrain pour Airbus pendant plusieurs années. »
AUTRES INCITATIFS FINANCIERS
Cette faveur de plusieurs millions de dollars s’inscrit dans un ensemble plus large d’incitatifs financiers qu’Airbus négocie actuellement avec l’État de l’Alabama, le comté de Mobile et la municipalité. On ne connaît pas encore leur ampleur.
Plus précisément, les autorités prolongeront un accord conclu en 2012, en vertu duquel Airbus avait obtenu des incitatifs de plus de 200 M$ pour établir à Mobile une usine d’assemblage pour ses appareils A320.
De cette somme, une aide de 16 M$ était reliée au terrain où a été construite l’usine actuelle, inaugurée en 2015.
Le terrain additionnel qui sera prêté à Airbus est immense : sa superficie totalise plus de 300 000 mètres carrés, selon le réseau de télévision Fox. Il pourrait aussi servir à un éventuel agrandissement des installations de l’A320.
SALAIRES PLUS BAS
En Alabama, Airbus n’épargnera pas seulement sur l’immobilier, mais aussi sur les coûts de main-d’oeuvre.
En 2016, le Seattle Times indiquait que le salaire horaire maximal de l’usine existante à Mobile était de 30 $ – 33 $, en incluant l’assurance maladie. À l’usine C Series/A220 de Mirabel, le taux maximal frise les 38 $.
« Avoir une autre usine qui peut sortir le même produit que nous, ce n’est jamais une bonne chose, surtout avec la réalité sociale et économique d’un État Right to Work (hostile aux syndicats) comme l’Alabama », a commenté hier David Chartrand de l’Association internationale des machinistes et des travailleurs de l’aérospatiale.