Le Journal de Montreal

La méthode Pelchat

- SOPHIE DUROCHER sophie.durocher @quebecorme­dia.com

Avez-vous vu le palmarès des albums les plus vendus de l’année ?

Première position : Agnus Dei, Mario Pelchat et les prêtres. Deuxième position : Noël ensemble, Mario Pelchat et les prêtres. Troisième position : La Route, 2frères, produit par Mario Pelchat. Cinquième position : Nous autres, 2Frères, produit par Mario Pelchat. Sixième position : Mon livre vert, Guylaine Tanguay, produit par Mario Pelchat.

On peut traiter Mario Pelchat de tous les noms, mais il faut admettre une chose : ce gars-là a du flair, du pif, de l’instinct. Il a manifestem­ent compris quelques petits trucs sur le marché de la musique. Peut-on lui lancer des fleurs avant de lui lancer des briques ?

LES SNOBS ET LES KÉTAINES

Si les petites chicanes de « vedettes » passionnen­t le milieu, je ne suis pas si sûre que le grand public s’intéresse à ça. Si le style de musique de Klo Pelgag vous branche, vous allez l’écouter, peu importe qu’elle ait reçu une catin dorée dimanche soir ou pas. Et si Guylaine Tanguay vous allume, le fait qu’elle n’ait rien gagné vous passe huit pieds par-dessus la tête.

Ce que Mario Pelchat a soulevé comme débat, au lendemain du gala de l’ADISQ, avec son opposition Klo Pelgag vs Guylaine Tanguay, ce n’est rien d’autre que le sempiterne­l débat oeuvre d’auteur vs oeuvre commercial­e, ou élite vs peuple.

Dans tous les domaines, chaque année, c’est le même débat. Au cinéma, on a eu Les Boys vs tous les films d’auteur obscurs vus pas 500 personnes. En littératur­e, les recettes de mijoteuse de Ricardo vs les grands romanciers incompris. Et en télé, on a eu le combat Série noire (petites cotes d’écoute, mais succès critique) vs Jeunes Loups (succès de cotes d’écoute, mais méprisé par les critiques).

D’ailleurs, ça me fait toujours rire quand je vois des chroniqueu­rs télé qui se croient obligés de publier systématiq­uement, plusieurs fois par semaine, les cotes d’écoute des émissions, avec des comparaiso­ns d’une semaine à l’autre.

Ce n’est pas comme les cotes de la Bourse, on n’a pas besoin de savoir au jour le jour si le marché de la téléréalit­é est à la hausse ou à la baisse ! On s’en moque si les actions des policiers (District 31) ou des avocats (Ruptures) fluctuent ou sont stables.

Si je suis fan de L’échappée, d’OD ou des Simone, ça change quoi dans ma vie de savoir que l’émission que j’aime a été vue par 200 000 personnes de moins ou de plus ?

CHANTE-LA TA CHANSON

Ce que je retiens du gala de l’ADISQ de dimanche, c’est la grande beauté du numéro d’ouverture, au cours duquel quatre artistes très différents ont chanté ensemble les 39 « chansons de l’année » des galas précédents.

Maxime Landry, Guylaine Tanguay, Mario Pelchat et Martine St-Claire ont offert un numéro époustoufl­ant qui montrait à quel point la musique québécoise est diversifié­e, depuis 40 ans.

Il y a une année où la chanson la plus populaire était signée Richard Séguin, et l’autre, c’était la chanson-thème de Star Académie. Il y en avait pour tous les goûts.

On peut aimer tout autant Hélène de Roch Voisine que Dégénérati­ons de Mes aïeux.

Et vous savez quoi ? Dans mon iPod, j’ai du Safia Nolin ET du Mario Pelchat.

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