Le Journal de Montreal

Les relations mère-fils

Comment prévenir mes deux garçons du danger ?

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Je souhaite revenir sur votre réponse à celui qui signait « Un gars inquiet », lequel vous demandait comment faire pour que sa mère, qui n’a jamais aimé aucune de ses blondes, puisse aimer la nouvelle avec laquelle il entend s’installer prochainem­ent en appartemen­t. Ce garçon, qui d’ailleurs retourne vivre chez sa mère dès qu’il se sépare d’une fille, craint de devoir le faire à nouveau dans un an s’il manque de doigté dans ce nouvel essai de vie de couple.

Je suis tout à fait d’accord avec la réponse que vous lui avez donnée, qui l’incitait à mettre ses culottes une fois pour toutes afin de couper le cordon avec sa mère et voler de ses propres ailes. Mais il importerai­t qu’il mette aussi ses culottes par rapport à lui-même, pour son propre bien. Comment peut-il déjà envisager de retourner vivre chez sa mère dans un an si sa nouvelle relation cesse ?

C’est à lui de décider ce qu’il fera dans pareil cas. Et l’envie de sa mère qu’il retourne vivre avec elle ne devrait en aucun cas dicter sa conduite à lui. Il est plus que temps pour ce jeune homme de se prendre en main et de se dire que si sa relation actuelle casse, pour quelque raison que ce soit, il devra s’installer dans son propre appartemen­t plutôt que de compter sur sa mère pour l’héberger.

Je suis moi-même mère de deux beaux adultes, un garçon et une fille, qui sont totalement autonomes et fiers de l’être. La vie d’une mère, que ce soit avec une bru ou un gendre, a ses hauts et ses bas, comme toute autre relation. L’important, c’est de tenter au mieux de garder le cap et de se respecter les uns les autres.

Lise

Les relations humaines de quelque ordre qu’elles soient demandent à chacun des protagonis­tes de savoir mettre de l’eau dans son vin pour que règne l’harmonie. C’est bien connu, l’art de mélanger les cultures familiales différente­s demande des talents d’équilibris­te. Tout comme il faut être deux pour danser le tango, on s’entend que c’est pareil dans la relation humaine. La mère n’est donc pas seule responsabl­e d’un déséquilib­re avec son enfant devenu adulte. Ce dernier possède, au même titre qu’elle, la responsabi­lité de maintenir cet

équilibre tant recherché et de faire en sorte qu’il advienne.

J’ai deux garçons qui sont en deuxième et quatrième année. Ils sont de plus en plus impliqués dans les sports d’équipe, ce qui leur fait le plus grand bien et leur permet d’évacuer leur trop-plein d’énergie. Mais avec le phénomène de plus en plus répandu de la dénonciati­on d’agressions sexuelles sur des mineurs dans les journaux, mon conjoint et moi nous nous demandons comment prémunir nos gars contre de tels prédateurs.

Nous avions l’impression de bien jouer notre rôle d’éducateur de nos enfants, mais nous appréhendo­ns le jour où ils viendront nous dire que cela leur est arrivé à eux. Moi, j’en mourrais certaineme­nt, même si mon conjoint pense que je m’en fais pour rien.

Mère un jour, mère toujours

Vous ne vous en faites pas pour rien, mais les excès étant toujours néfastes, il ne faut pas non plus paniquer pour quelque chose de totalement hypothétiq­ue. Si vous avez aidé vos enfants à développer une bonne confiance en eux et en leurs capacités. Si vous leur avez inculqué les valeurs de respect et d’intégrité de leur personne et de celle des autres. Si vous leur avez enseigné, au fur et à mesure de leur avancement en âge, les bases nécessaire­s pour apprivoise­r une sexualité saine. Il n’y a pas de raison qu’ils ne sachent pas faire obstacle à un éventuel prédateur qui croiserait leur route. Ceci étant, gardez quand même l’oeil ouvert sur tout changement brusque dans leur comporteme­nt et gardez toujours votre porte ouverte à toute confidence de leur part.

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