Le Journal de Montreal

Deux coffres à outils différents

- ALAIN BERGERON

CALGARY | Pour la première fois depuis longtemps, l’équipe canadienne de courte piste mènera de front deux chantiers cette saison. Si Éric Bédard parle presque déjà de finition avec son équipe masculine, son voisin de palier Frédéric Blackburn s’attaque à une reconstruc­tion avec la féminine.

Les deux entraîneur­s tenaient à la main chacun un coffre à outils différent durant l’entraîneme­nt d’hier, à la veille de la Coupe du monde de patinage de vitesse de Calgary. Avec déjà des valeurs sûres internatio­nales en Charles Hamelin, Samuel Girard, Charle Cournoyer et Pascal Dion qui ont vécu l’expérience olympique, Bédard s’autorise encore plus à jouer dans les talles des puissances mondiales avec l’émergence de Cédrik Blais et de Steven Dubois.

« C’est assez simple : tous les six gars qu’on a ici ont le potentiel pour aller en demi-finale », estime celui qui a succédé durant l’été à Derrick Campbell, qui a quitté l’équipe qu’il dirigeait depuis 12 ans pour jouer le même rôle avec la Chine.

UN AIR DE JEUNESSE

On entend un autre discours du côté féminin. La retraite de Marianne St-Gelais, la conversion de Valérie Maltais à la longue piste et l’absence de Kim Boutin, qui a déclaré forfait pour les deux premières Coupes du monde afin de retrouver son niveau de forme, ont fait en sorte de laisser des espaces vides sur la photo d’équipe.

Somme toute, en plus d’Audrey Phaneuf demeurée à Montréal, il n’y aura que cinq concurrent­es canadienne­s à ce premier rendez-vous, une de moins que le maximum permis. Ça saute aux yeux, un air de jeunesse s’échappe de cette équipe. Camille De Serres-Rainville et Jamie MacDonald ont toutes deux 23 ans, mais Alison Charles (20), Claudia Gagnon (19) et Courtney Sarault (18) s’élancent dans un monde nouveau.

« Je veux que les filles réalisent que, si elles ne gagnent pas une course, ce sera parce que les autres étaient plus fortes. Mon objectif, c’est de voir à ce qu’aucune ne se laisse impression­ner par les autres filles qui vont être là. Je veux qu’elles prennent la course en charge en disant aux autres : toi, si tu veux gagner, ça va te coûter cher », illustre Blackburn.

LA MÉTHODE BÉDARD

Quand il a accédé à ce poste, Bédard avait prévenu tout le monde quant à sa rigueur et à sa volonté d’instaurer une ambiance de travail dans le plaisir. Il y avait de cette touche à l’entraîneme­nt d’hier. Cette nouvelle identité qu’il souhaitait tant donner à son équipe a vite été assimilée par sa troupe, selon lui.

« L’avoir atteinte ne me surprend pas, mais l’avoir atteinte aussi vite, oui, constate-t-il. Il y a un respect, une confiance et une synergie qui se sont installés tout de suite. C’est quelque chose que j’ai rarement vu dans ma vie. »

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PHOTO ALAIN BERGERON Les entraîneur­s Frédéric Blackburn chez les femmes (à gauche) et Éric Bédard chez les hommes mènent des équipes à l’opposé en matière d’expérience.

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