Il voulait devenir le « Martin Luther King des pédophiles »
L’homme de Trois-Rivières ne voulait pas de thérapie ni de médicaments
Un délinquant à contrôler qui voulait devenir le « Martin Luther King des pédophiles » devra suivre un traitement psychiatrique, ce qu’il contestait de peur de prendre des médicaments.
Jonathan St-Pierre, 31 ans, avait été arrêté en 2016 à la suite de la vaste opération Malaise de la Sûreté du Québec, durant laquelle un club social de pédophiles avait été mis hors d’état de nuire.
L’homme de Trois-Rivières a reconnu sa culpabilité d’avoir distribué, produit, possédé et accédé à de la pornographie juvénile le 2 juin 2017. Il avait lui-même filmé du contenu.
Il a écopé de deux ans de pénitencier, mais a été libéré dès le lendemain grâce à la détention préventive. Depuis, il est en libération conditionnelle et a été déclaré délinquant à contrôler pour sept ans.
HORMONOTHÉRAPIE
Or, dans une requête déposée en avril dernier, il a demandé à la Cour fédérale un contrôle judiciaire de la décision de la Commission des libérations conditionnelles du Canada et d’annuler la condition de suivre un traitement psychiatrique et « tout traitement recommandé ».
Selon St-Pierre, cette condition pourrait l’obliger à prendre des médicaments, notamment pour de l’hormonothérapie afin de contrôler ses pulsions sexuelles.
THÉRAPIE
Cela constituerait « une violation du droit à la “liberté” et du droit à la sécurité de la personne », écritil dans sa requête.
Comme il refuserait de prendre des médicaments, le pédophile pourrait être accusé au criminel puisqu’il ne se conformerait pas à une condition.
Toutefois, le juge de la Cour fédéral Yvan Roy a estimé que St-Pierre n’a pas prouvé qu’une thérapie n’était pas appropriée.
« Les expertises et le demandeur, au moment où la condition a été ordonnée, en voyaient la nécessité », tranche-t-il dans sa décision rendue récemment.
Par le passé, St-Pierre a déjà souhaité devenir le « Martin Luther King des pédophiles ».
Le personnage marquant dans l’histoire, qui a été assassiné en 1968, était un militant non violent pour les droits civiques des Noirs aux États-Unis.
UN LIVRE
« Monsieur est légèrement gêné à l’évocation de cette ambition et nous mentionne avoir simplement désiré écrire un livre pour aider les gens à comprendre la pédophilie. Il soutient avoir réussi à faire changer les mentalités au sein de sa famille », peut-on lire dans un rapport d’évaluation psychosexuelle, daté du 16 février 2017.
Contactée par Le Journal, l’avocate de St-Pierre a affirmé que son client « est sur la bonne voie » et qu’il « a beaucoup cheminé depuis les infractions ».
« [Il] accepte toute l’aide thérapeutique qui est mise à sa disposition. Il exprime beaucoup de regrets par rapport à cet épisode de sa vie. Son seul souhait est de pouvoir avoir le pardon de la société et de ses proches », a indiqué Me Rita Magloé Francis.