Le Journal de Montreal

Alyson Beauchesne-Lévesque: Quand le cancer du sein s' inivite á 27 ans

- MARIE-FRANCE BORNAIS

Soudeuse de métier et passionnée de dessin depuis sa tendre enfance, Alyson Beauchesne Lévesque raconte en mots et en images la tournure qu’a prise sa vie après avoir reçu, à 27 ans, un diagnostic de cancer du sein. Son témoignage est rempli d’espoir, en dépit des nombreux défis qu’elle doit surmonter.

Rejointe à Baie-Comeau, où elle habite désormais, la jeune maman native de Rimouski raconte avec passion, émotion et humour ce que signifie l’annonce de cette maladie terrible quand on n’a même pas 30 ans. Elle partage tout : sa vie, son métier, ses amours, l’annonce du diagnostic, le début des traitement­s, les conséquenc­es, ses inquiétude­s, ses espoirs. Son récit témoigne d’une épreuve terrible dans la vie d’une femme et de son impact sur son entourage.

« Ce n’était pas facile au niveau émotionnel de mettre à nu, dans l’écriture, de censurer ou ne pas censurer, savoir ce que j’allais dire par rapport à mon histoire. Je suis vraiment contente de l’avoir fait. Ce que j’aime dire, c’est que si je décède demain matin, les chances que Charles connaisse l’histoire sont assez grandes », partage-t-elle en parlant de son fils, qui va bientôt avoir 6 ans.

Alyson vient tout juste d’avoir 30 ans. Le diagnostic brutal a chamboulé sa vie personnell­e et profession­nelle. « Ça vire tout à l’envers, vraiment. C’est extrêmemen­t déstabilis­ant, mais en même temps, je pense que la vie m’avait tout le temps fait le signe de m’écouter... et je ne m’écoutais jamais. »

Elle a quitté Rimouski en 1990, avec sa mère, et rêvait de retourner vivre en région. « La maladie est arrivée dans ma vie. J’ai rencontré un Baie-Comois. Tout s’est placé et je suis bien, je suis stable, dans une ville que j’aime, avec quelqu’un que j’aime. Tout va bien et je suis vraiment “on the spot”, dans mon chemin de vie. »

N’empêche que la maladie est bien là. « Ma vie, je la fais comme je veux la faire. La résilience, c’est naturel chez moi. Je suis encore là. Si je m’assois sur mon steak et que je braille, c’est du temps que je perds, que je ne mets pas dans ma famille, dans le fait de laisser ma trace. »

AIDER LES AUTRES

Son livre-exutoire lui a fait du bien... et il fait du bien à d’autres aussi. Alyson a créé une page Facebook, Aly contre le bidoutosor­e, et un groupe de soutien, Les Alliées, pour les jeunes adultes atteints de cancer.

« Moi, le cancer, je pensais que c’était les vieux ou les enfants très jeunes qui avaient ça. Mais je me suis rendu compte que dans mon seuil d’âge, on est une très grosse communauté de jeunes adultes, et qu’il n’y a rien pour nous – ou il y a des choses, mais à petite échelle », a-t-elle remarqué.

« On se débrouille pour aller chercher l’aide dont on a besoin. Je me suis donné le mandat de patiner pour ceux qui n’ont pas l’énergie de le faire. »

Les réseaux sociaux aident beaucoup, note-t-elle. « La portée est plus grande. J’aide plus de gens avec Facebook et Instagram. Il y a tout le temps quelqu’un, pas loin, qui apprend un diagnostic de cancer : les gens se parlent entre eux, apprennent qu’ils ont du soutien. C’est vraiment gratifiant. »

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√ Alyson Beauchesne-Lévesque est soudeuse de métier et passionnée de dessin depuis son enfance.
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√ Elle signe la page Facebook Aly contre le bidoutosor­e et a mis sur pied un groupe de soutien, les Alliées, pour les jeunes adultes atteints de cancer. STADE 4 Alyson Beauchesne-Lévesque. Les Éditions de l’Homme, 176 pages.

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