Le Journal de Montreal

5 façons de visiter un musée, et d’aimer ça !

- Danielle Choquette Collaborat­ion spéciale

Certains médecins pourront prescrire à leurs patients des visites au Musée des beaux-arts de Montréal. Ce serait idéal pour apaiser des maladies physiques et des troubles psychologi­ques. Dans un petit livre paru en 2015, Comment visiter un musée et aimer ça, l’auteur nous propose des idées pour en tirer le meilleur.

Le temps de regard. On passerait en moyenne 9 secondes devant une peinture. Pour un chef-d’oeuvre comme La Joconde, on s’arrêterait 15 secondes. Pourquoi ne pas essayer d’étirer le temps devant une oeuvre qui nous plaît ou nous déplaît. Pour celles qu’on aime, c’est une occasion de prolonger le plaisir et d’en saisir des subtilités, pour celles qu’on déteste, c’est une occasion de se demander pourquoi.

Avec les enfants. On peut y aller seul ou accompagné, les deux sont agréables. Une chose est sûre, si on y emmène les enfants : « Cela va peut-être vous surprendre, mais le meilleur guide de musée au monde habite chez vous. En fait, il s’agit de votre enfant », rappelle Johan Idema. Il voit les choses sous un angle différent et il pose des questions. En plus, jusqu’à 4 ans, il n’a aucun problème avec l’abstractio­n. C’est fatigant. Il y a deux causes de fatigue au musée : beaucoup de beauté et beaucoup de pas. La beauté a son effet sur le cerveau. On appelle cela le syndrome de Stendhal : en surcharge d’oeuvres d’art, le coeur bat plus vite, il arrive qu’on devienne angoissé. Mais il faut vraiment en voir beaucoup ! On en vient aussi à avoir les jambes lourdes. Solutions ? « Marchez lentement, mais ne vous arrêtez pas », disait une grande dame du monde de l’art Gertrude Stein. On repère une banquette et on s’assoit quand on en ressent le besoin. On peut parfois emporter une chaise pliante (téléphoner avant pour savoir si c’est permis). Autres choses à garder en tête : on arrive reposé, on s’assure d’avoir assez mangé et d’être bien hydraté, on ne s’oblige pas à tout voir.

Choisir l’oeuvre qu’on préfère. Bien sûr, on ne pourra pas repartir à la maison en emportant son oeuvre préférée. Mais on peut jouer à choisir celle qu’on aimerait bien avoir dans son salon, dans sa chambre, celle qu’on trouve laide ou plate.

Rester libre. Il y a quelque chose d’intimidant dans un musée. Une solution consiste à faire ses propres choix : on lit ou pas les cartels (les infos sur les oeuvres) ou les textes parfois pompeux qui se trouvent sur les murs. On profite d’une visite guidée ou d’un audioguide, si ça nous inspire. On ne pourra pas s’accoter sur les peintures, c’est certain, mais on est plus libre que l’on pense et la beauté qu’on y découvrira ne pourra que nous faire du bien. On n’oubliera pas de saluer les gardiens et gardiennes de ces oeuvres.

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