Le Journal de Montreal

Massages, repas gratuits et rémunérati­on au mérite

Deux restaurate­urs milléniaux misent sur les préoccupat­ions de leur génération

- ELISA CLOUTIER

QUÉBEC | Massothéra­pie, cours de français personnali­sés, rémunérati­on « compétitiv­e » et repas végétarien­s gratuits, des restaurate­urs milléniaux de Québec affirment être épargnés par la pénurie de main-d’oeuvre en se souciant du bien-être de leurs employés.

Depuis plusieurs mois, le domaine de la restaurati­on rapide est durement touché par le manque de personnel.

Le problème ne se fait toutefois pas sentir dans les trois restaurant­s asiatiques d’Alexandra Joly et David Trudeau-Fournier, soit les deux Ogarisan, situés sur la rue Saint-Joseph et dans la pyramide de Sainte-Foy, ainsi que le plus récent Gaijin Ramen, également dans la pyramide.

Respective­ment âgés de 28 et 26 ans, les entreprene­urs sont à peine plus vieux que la vingtaine de leurs employés, âgés pour leur part de 16 à 26 ans.

« On essaie d’être à l’écoute, de comprendre leurs besoins, on est conscient que c’est une relation que nous avons avec l’employé », dit David Trudeau-Fournier.

À l’heure actuelle, tous les postes sont pourvus. « Lorsque nous avons des besoins, on met au maximum deux semaines pour les combler », ajoute David.

SALAIRES « AU MÉRITE »

Contrairem­ent à la façon de faire dans plusieurs autres restaurant­s, l’attributio­n des salaires ne se fait pas ici selon l’expérience, mais plutôt « au mérite », affirment les propriétai­res.

Ainsi, les taux horaires varient entre 12 et 20 $ l’heure, peu importe le moment de l’embauche. « Dès que l’employé montre qu’il est compétent, qu’il veut apprendre, qu’il travaille, ce n’est pas vrai que parce qu’il est à temps partiel il va rester au salaire minimum. Ils ont juste à venir nous voir et s’ils se sont améliorés, on va les augmenter », dit Alexandra.

« On a recruté l’équipe au complet d’un Tim Hortons un moment donné ! » lance David.

Pour créer le sentiment d’appartenan­ce chez leurs employés, les entreprene­urs ont aussi décidé de faire fi des échelons.

« Notre but est de rendre toutes les équipes autonomes. Ça n’a pas de sens d’être la personne sur qui tout repose en ayant trois restaurant­s. Mes employés savent ouvrir des saumons ! On leur montre tout », poursuit-il.

LA MENTALITÉ

« Des fois, on entend des caricature­s liées au fait qu’ils [les milléniaux] veulent moins travailler. Mais ce n’est pas qu’ils veulent moins travailler, ils veulent plutôt savoir qu’ils ne vont pas travailler plus, pour rien. C’est peut-être une mentalité propre à notre génération », affirme David.

« On s’intéresse à leur vie, on est amis. On s’amène des cafés le matin, on prépare la fête d’un employé, par exemple. Ça change la donne comparativ­ement à d’autres entreprise­s où le patron est uniquement le patron », renchérit sa partenaire, Alexandra Joly.

 ?? PHOTO SIMON CLARK ?? Alexandra Joly et David Trudeau-Fournier sont partis de zéro pour lancer leur tout premier restaurant, il y a cinq ans. « On produit tout nous-mêmes. On pourrait dire que la personne qui finit de travailler peut être fière de ce qu’elle a réalisé », affirme David.
PHOTO SIMON CLARK Alexandra Joly et David Trudeau-Fournier sont partis de zéro pour lancer leur tout premier restaurant, il y a cinq ans. « On produit tout nous-mêmes. On pourrait dire que la personne qui finit de travailler peut être fière de ce qu’elle a réalisé », affirme David.

Newspapers in French

Newspapers from Canada