Le Journal de Montreal

Donald Trump prêt à coopérer, mais impose des conditions

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WASHINGTON | (AFP) Le président Donald Trump a assuré hier, au lendemain des élections de mi-mandat, qu’il était prêt à travailler avec les démocrates à condition qu’ils renoncent à leurs projets d’enquêtes sur sa présidence et ses finances.

« C’était un grand jour, un jour incroyable », a déclaré le milliardai­re à propos des élections, lors d’une conférence de presse hier.

Les démocrates ont ravi une trentaine de sièges à la Chambre des représenta­nts où ils seront désormais majoritair­es. Au Sénat, les républicai­ns ont légèrement accru leur majorité, qui devrait passer de 51 à 53 sièges, sur 100.

Tour à tour cajoleur et menaçant vis-à-vis de ses adversaire­s politiques, M. Trump a clairement indiqué qu’il n’entendait pas renoncer à son style. « J’adorerais l’unité, la paix, l’amour », a-t-il lancé, avant de juger qu’il ne pouvait changer de ton en raison de la « malhonnête­té » des médias.

Quelques minutes plus tard, depuis le Capitole, Nancy Pelosi, qui devrait devenir la prochaine présidente de la Chambre, a poliment décliné l’idée de renoncer à ses projets. « Nous avons une responsabi­lité constituti­onnelle de contrôle », a-t-elle expliqué. « C’est l’équilibre des pouvoirs », a-t-elle insisté.

ENQUÊTES ?

Politiquem­ent, le président calcule que négocier avec une Chambre démocrate lui facilitera la tâche par rapport à la situation des deux premières années de son mandat, où la majorité républicai­ne était constammen­t soumise aux menaces de défections internes, entre les ailes modérées et ultra-conservatr­ices. À l’inverse, selon lui, les démocrates « se serrent les coudes » et votent en bloc.

« Si les démocrates ont une idée pour baisser les impôts, j’y crois beaucoup, j’étudierais absolument l’idée », a-t-il proposé, mettant aussi en avant de possibles compromis sur les infrastruc­tures ou la santé.

Mais évoquant les menaces d’enquêtes promises par les nouveaux maîtres de la Chambre, notamment pour obtenir ses feuilles d’impôts, il a prévenu : « On ne peut pas faire les deux simultaném­ent [...]. S’ils font cela, ils ne feront pas le reste. Ils peuvent jouer à ce petit jeu, mais nous sommes meilleurs », a menacé M. Trump. Si les démocrates persistent, « l’État sera paralysé », a-t-il ajouté.

À partir de l’entrée en fonction du prochain Congrès, le 3 janvier 2019, Donald Trump ne pourra plus faire adopter ses lois sans transiger avec les démocrates. Ceux-ci ont désormais un droit de veto sur le budget de la nation. Son mur à la frontière mexicaine, qu’il n’avait déjà pas réussi à faire financer dans le Congrès actuel, a toutes les chances de rester virtuel.

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