Lyne Bessette plus active que jamais
La noirceur avant le retour du boulot et la pluie qui n’en finit plus de finir depuis des semaines… difficile de faire pire comme combo pour puiser le courage de s’activer un peu. Discussion avec Lyne Bessette, l’athlète qui ne se semble jamais ralentir.
On échange alors qu’elle revient tout juste d’un séjour au Brésil. Sans surprise, elle n’y était pas avec l’intention de lézarder sur la plage.
« J’ai participé au Brasil Ride, une course de vélo de montagne par étape sur sept jours », précise l’ex-olympienne.
« J’avoue que j’y serais bien restée deux semaines de plus », ajoute Lyne Bessette.
Celle qui enchaîne les défis d’endurance, les remportant pratiquement tous, se dit aussi sensible au manque de lumière. Cela ne l’empêchera pas de se lancer après notre discussion, sous la pluie, dans une course en sentier en montagne « de peut-être deux heures… mais des fois je m’emballe et je peux courir plus longtemps ».
« Je ne serais pas allée rouler aujourd’hui quand même. La pluie et le vent, on peut s’en sauver dans la montagne », ajoute-t-elle.
VARIER POUR GARDER LA MOTIVATION
Avoir des options, c’est ce qui est la clé pour garder la motivation, selon la cycliste et coureuse. Lyne Bessette ne se contente pas de diversifier les surfaces de ses sorties à deux roues des étroits sentiers accidentés au pavé lisse interminable. Elle court (« surtout, ça prend moins de temps »), elle s’entraîne au gym (« à presque 44 ans, il est temps que je m’y attarde pour travailler mes faiblesses et ainsi être en mesure de continuer comme ça longtemps »), et dès que la neige prend sa place, elle se concentre sur le ski de montagne (ou skimo), dans lequel elle prend plaisir à grimper les montagnes de sa région d’adoption en Estrie le plus rapidement avant de dévaler leurs pistes.
« Pratiquer plusieurs sports sans nécessairement chercher à tout le temps performer, c’est ce qui nous permet d’avoir toujours envie de faire quelque chose, et parfois, la meilleure option c’est simplement celle qui nous semble la moins pire » conseille Lyne Bessette. Le volume d’activités physiques peut ainsi rester assez élevé sans jamais devenir ennuyant ou trop répétitif.
S’ÉCOUTER ET PLANIFIER
« Dès qu’il fait noir, on dirait que mon corps considère que la journée est finie. Je m’écrase », raconte Lyne Bessette. Elle boucle donc ces entraînements tôt en début de journée. S’acharner à suivre un rythme qui ne nous convient plus est matière à l’épuisement, selon l’athlète. Il est ainsi tout à fait naturel que l’horaire d’entraînement varie en cours d’année. On bouge les cartes de notre planification en tentant de ne pas en laisser trop tomber, et on se construit un quotidien actif qui suit notre niveau d’énergie saison après saison.
« Je dors beaucoup plus pendant l’automne et pendant l’hiver. Je suis plus fatiguée moi aussi » ajoute-t-elle.
SE FIXER DES OBJECTIFS
L’agrément à lui seul ne suffit pas toujours pour nous tirer hors du lit. Le confort n’est pas désagréable non plus, hum ! On gagne ainsi à se trouver une réponse convaincante au pourquoi.
« Ce n’est pas nécessairement s’inscrire à un Ironman qui va nous motiver. C’est peut-être aussi de juste être capable de suivre sa gang l’été prochain en vélo, et peut-être même être celui ou celle qui tire le peloton », dit Lyne Bessette.
L’athlète remarque que la plupart des gens n’osent pas viser assez haut. « Je préfère me fixer un objectif trop grand, qui se soldera peut-être en échec, que de ne pas avoir essayé. Au moins, je sais où m’en tenir, et vers quoi aspirer l’année suivante », partage celle qui a dû s’arrêter après 550 km au lieu des 808 visés au Défi Bonneville, en septembre.
« Avant, c’était les championnats du monde et les Olympiques qui me motivaient à rouler. Aujourd’hui, j’aime toujours performer, mais j’aspire surtout à être en forme. C’est lorsqu’on en fait moins que le corps se retrouve à ne plus être capable d’en faire », croit l’ex-olympienne.