Le Journal de Montreal

De père en fils chez les Olympiques

Le fils de l’entraîneur Éric Landry s’est taillé une place avec l’équipe cette saison

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Des duos père-fils entraîneur­joueur, il y en a déjà eu dans la LHJMQ, rien de nouveau. Par contre, chaque fois, ça vient avec une période d’adaptation. Pour l’entraîneur-chef des Olympiques de Gatineau, Éric Landry, le plus difficile quand il s’agit de diriger son fils, Manix, n’est pas d’être son entraîneur à l’aréna, mais plutôt de ne plus l’être, une fois à la maison.

Les Olympiques avaient sélectionn­é le jeune Manix en troisième ronde lors du dernier repêchage. Ce dernier était un peu passé sous les projecteur­s puisqu’il avait évolué au niveau midget AAA ontarien avec l’Académie canadienne et internatio­nale de hockey (CIHA).

Le jeune Landry a toutefois fait taire ses détracteur­s lors du camp d’entraîneme­nt, en parvenant à se tailler une place avec l’équipe, devenant ainsi l’un des deux seuls joueurs de 16 ans de l’organisati­on avec le premier choix de l’équipe lors du même repêchage, Pier-Olivier Roy.

GAGNER SA PLACE

Inévitable­ment, toutefois, les yeux de plusieurs étaient rivés sur la situation. Qu’on le veuille ou non, il existe toujours dans le hockey – pas juste au niveau junior – un malaise chez certains quand un père dirige son fils, et ce, jusqu’à ce que le jeune ait réussi à prouver qu’il n’y est pas simplement en raison du nom de famille qu’il partage avec l’entraîneur.

Pour le pilote des Piques, il était important de traiter Manix comme tous les autres joueurs présents au camp d’entraîneme­nt.

« Ce qu’on voulait, c’est le faire jouer et voir comment il réagirait. Je dis toujours que les joueurs se coupent d’eux-mêmes durant les camps d’entraîneme­nt, au fur et à mesure que ça avance et que l’intensité et l’exécution augmentent. À la fin, on évaluait les joueurs qui étaient toujours dans le coup et Manix en faisait partie. Par contre, une chose avait été mise au clair au départ : je ne voulais pas que personne n’ait peur de donner ses commentair­es. Ce sont même plus mes adjoints qui ont parlé en faveur de lui, car je ne voulais pas me mettre dans cette situation. J’ai été content de son camp », a-t-il expliqué.

LEPÈREETLE COACH

Manix Landry a grandi dans un monde de hockey. Avant de devenir entraîneur, son père a connu une carrière de 17 saisons chez les profession­nels, se promenant entre la LNH où il a joué 68 matchs, la Ligue américaine, la Suisse et la Russie.

Parler de hockey durant le souper n’a donc rien d’inhabituel chez eux. Toutefois, cette année, le père et le fils Landry ont dû mettre la situation au clair.

« Le plus gros défi, c’est de ne plus lui parler de hockey quand on arrive à la maison. À l’aréna, sur la glace, pendant les entraîneme­nts ou même sur la route, je dirige une équipe, alors je ne pense pas au fait qu’il soit mon fils. S’il a une mauvaise pratique ou un mauvais match, il est important de ne pas l’amener à la maison. Par contre, en tant que profession­nel, j’ai appris au fil des ans que tu ne dois pas amener le hockey à la maison. On essaie de faire pareil maintenant. »

De son côté, Manix ne s’en formalise pas trop. Après tout, le hockey a fait partie de sa vie depuis le jour 1.

« On en a discuté au début de l’année et je lui ai dit que ça ne me dérangeait pas d’en parler à la maison. Je suis un passionné du hockey et je n’ai pas de problème à ce qu’on ne le mette pas totalement de côté. »

Éric Landry : « Le plus gros défi, c’est de ne plus lui parler de hockey quand on arrive à la maison. »

 ?? PHOTO KEVIN DUBÉ ?? Manix Landry a forcé la main aux Olympiques de Gatineau et à son père Éric lors du camp d’entraîneme­nt, cet automne. Cette saison, la recrue compte trois points, dont deux buts, en 17 parties.
PHOTO KEVIN DUBÉ Manix Landry a forcé la main aux Olympiques de Gatineau et à son père Éric lors du camp d’entraîneme­nt, cet automne. Cette saison, la recrue compte trois points, dont deux buts, en 17 parties.

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