134 plaintes contre une petite entreprise
Des clients se plaignent des longs délais de livraison d’une compagnie québécoise de tuques et foulards
Des clients qui attendent depuis février malgré leur paiement, des produits qui arrivent décousus ou tachés : une petite compagnie québécoise fait face à 134 plaintes de consommateurs.
« C’est un peu ridicule. Après un mois et demi d’attente et plusieurs appels pour me plaindre, j’ai reçu les tuques, mais ce n’est pas ce que j’ai commandé. Elles ne font même pas à mon fils », dénonce Joanie Lessard-Roy, qui fait partie des clientes insatisfaites de l’entreprise Mpompon.
La compagnie vend des tuques, foulards, manteaux et autres produits faits de fourrure synthétique, recyclée ou naturelle, depuis 2016, selon le Registre des entreprises.
« Tous les produits sont créés et assemblés au Québec », est-il indiqué sur le site internet de la compagnie.
Après un achat de 43 $, Mme Lessard-Roy a entre autres reçu une tuque blanche sur laquelle il y avait une tache jaunâtre. L’autre était décousue à quelques endroits.
La jeune mère semble loin d’être la seule à ne pas être satisfaite des services rendus par Mpompon. Le Journal a reçu une vingtaine de témoignages de clientes mécontentes.
Celles-ci montrent du doigt les délais trop longs pour recevoir la commande, qui vont parfois jusqu’à plusieurs mois.
Elles parlent également d’erreurs dans les commandes, de produits qui se brisent après quelques jours d’utilisation ainsi que des difficultés à joindre l’entreprise.
Un groupe Facebook appelé « Recours contre Mpompon » rassemble également plus de 850 membres.
L’Office de la protection du consommateur (OPC) a confirmé au Journal qu’elle fait actuellement des vérifications concernant cette entreprise.
Mpompon cumule 134 plaintes, dont une soixantaine d’entre elles ont été reçues seulement depuis octobre.
La grande majorité de celles-ci visent la livraison, la non-conformité d’un bien ou le service à la clientèle.
« Plusieurs des plaintes ont été faites par des clients qui n’ont jamais reçu leur commande », précise le porte-parole de l’OPC, Charles Tanguay.
C’est le cas de Roxanne Gauthier, qui n’a toujours pas reçu sa tuque commandée en février dernier. Même si elle a communiqué plusieurs fois avec la compagnie et que le paiement de 32 $ a bel et bien été débité sur son compte, elle n’a toujours pas son produit en main.
« Je suis vraiment déçue, c’est quasiment rire des clients. Ça ne fait pas très professionnel », déplore-t-elle.
« FORTE CROISSANCE »
Le Journal a communiqué avec Mpompon pour avoir sa version des faits, mais plutôt que de discuter par téléphone comme il était convenu, la compagnie a réagi via un communiqué de presse.
L’entreprise y indique qu’elle a connu « une forte croissance qui a largement dépassé [ses] prévisions et qui a créé des problèmes dans la chaîne de production ».
Mpompon s’excuse auprès de sa clientèle et indique qu’elle ajoutera du personnel pour répondre aux demandes.