Le Journal de Montreal

Un violeur met la faute sur les films pornos

Il a traqué des femmes pour les agresser chez elles

- MICHAËL NGUYEN

Un Montréalai­s qui soutenait que c’est sa consommati­on de pornograph­ie qui l’avait poussé à traquer des femmes pour les agresser sexuelleme­nt a écopé de sept ans et demi de prison.

« Il tend à expliquer [ses crimes] simplement par l’influence indue de la pornograph­ie sur sa dynamique sexuelle », peut-on lire dans un rapport concernant Luis Dalberto Silverio Ventura.

Ventura, 38 ans, a expliqué avoir été exposé à la pornograph­ie dès l’âge de 13 ans, quand il a commencé à travailler dans une maison close en République dominicain­e. Il a immigré au Canada en 2010 et sa consommati­on de vidéos pornos a encore grimpé en 2015, quand il a eu accès à un téléphone avec l’internet illimité.

« Les trois événements vont survenir après l’observatio­n par l’accusé de pornograph­ie sur son cellulaire, alors qu’il est sur le chemin de retour du travail », a expliqué la juge Anne-Marie Lanctôt hier, au palais de justice de Montréal.

TRAQUÉES

Le premier crime de Ventura est survenu le 23 décembre 2015, quand le prédateur s’est mis à suivre une femme qui rentrait seule chez elle. Muni d’un couteau, il a fait irruption dans le logement pour l’agresser sexuelleme­nt.

Trois semaines plus tard, Ventura a récidivé en suivant une femme qui sortait du métro. Mais celle-ci s’est débattue au point que l’agresseur a pris la fuite. Le lendemain, un scénario identique s’est produit, et, craignant que les cris de la femme alertent les voisins, Ventura est parti sans demander son reste.

« Il est indéniable que les événements traumatisa­nts subis [par les victimes] ont eu un impact considérab­le sur leur vie, a noté la magistrate. Elles gardent des séquelles psychologi­ques et demeurent encore aujourd’hui toutes trois fragilisée­s. »

Plutôt que d’aller à procès, Ventura a plaidé coupable de trois accusation­s de violation de domicile, une dans le but de commettre une agression sexuelle, et les deux autres pour commettre des voies de fait armées.

Pour la procureure de la Couronne Louise Blais, Ventura méritait 14 années de pénitencie­r, compte tenu de la gravité de ses crimes. Lors des plaidoirie­s sur la peine, elle a rappelé que les agressions sont survenues chez les victimes, dans un lieu où l’on doit vivre dans la quiétude.

RISQUE DE RÉCIDIVE PRÉSENT

Elle a d’ailleurs rappelé que le risque de récidive demeure présent. Un rapport indique que même si Ventura « est capable de reconnaîtr­e le mal causé aux victimes », il continue de minimiser sa responsabi­lité.

L’avocat de la défense Alan Guttman suggérait pour sa part cinq années de pénitencie­r, en rappelant qu’il s’agissait des premiers démêlés de son client avec la justice et que ce dernier est prêt à suivre des thérapies. La conjointe de l’accusé lui a d’ailleurs apporté son soutien total.

La juge a finalement tranché pour sept ans et demi d’incarcérat­ion. Ventura sera également inscrit au registre des délinquant­s sexuels jusqu’à sa mort. Comme il n’est pas citoyen canadien, il risque la déportatio­n une fois sorti du pénitencie­r.

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PHOTO TIRÉE DE FACEBOOK Luis Dalberto Silverio Ventura risque la déportatio­n une fois qu’il aura purgé sa peine de sept ans et demi d’incarcérat­ion.

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