Plus d’un demi-million en billets et loges du CH depuis 2003
Investissement Québec « développe des affaires » au hockey, sans dire avec qui
« Développer des affaires » coûte cher à Investissement Québec (IQ) : l’organisme public a consacré plus d’un demi-million de dollars depuis 2013 en billets de hockey et loges privées, et refuse catégoriquement de dire qui a bénéficié de ces faveurs.
Pas moins de 597 900 $ ont été consacrés à l’achat de loges au Centre Bell ou de billets d’abonnement du Canadien de Montréal depuis cinq ans, révèlent des documents divulgués en vertu de la Loi d’accès à l’information. L’entreprise a aussi obtenu un crédit de la part du Centre Bell évalué à 78 435 $, en 2013.
IQ dit procéder à ces dépenses « dans une perspective de développement et de maintien de relations d’affaires ». Cela « favorise les occasions d’affaires et de partenariat », a plaidé la porte-parole Isabelle Fontaine, en entrevue au Journal.
Impossible toutefois de savoir qui sont les gens d’affaires ou partenaires qui bénéficient de ces cadeaux. Mme Fontaine évoque la protection des renseignements personnels des invités.
Le président-directeur général d’IQ, Pierre Gabriel Côté, a mis fin au contrat de la loge au Centre Bell à son entrée en poste, en 2015, précise-t-elle. Mais IQ consacre tout de même plus de 25 000 $ par an pour des paires de billets situées dans la section 124 de l’aréna, à l’heure actuelle.
PAS LES SEULS
L’achat de billets d’abonnement par les sociétés d’État québécoises et d’autres techniques de « développement d’affaires » qu’elles emploient font régulièrement les manchettes.
Depuis 2011, IQ a ainsi consacré plus de 1,85 million dans des activités telles que des parties de golf, galas et parties de hockey. À la Caisse de dépôt et placement du Québec, les sommes consacrées en billets de hockey du Canadien et en loges se sont élevées à près de 37 000 $, de 2013 à 2018.
Loto-Québec a également été épinglée récemment pour son utilisation de loges au Centre Bell. L’an dernier uniquement, la société d’État a consacré 315 000 $ pour une loge qu’elle loue depuis 1996.
« À la suite d’une réévaluation des besoins », elle a depuis décidé de ne pas renouveler son contrat de location de la loge qui arrivait à échéance, a indiqué le porte-parole Patrice Lavoie. Elle serait ainsi l’une des dernières sociétés gouvernementales à se défaire de tels outils de développement des affaires.
Hydro-Québec a cédé sa loge en 2010, la Caisse et la Société des alcools en 2012, et IQ, en 2015.