Le Journal de Montreal

Les banlieues boudées par les équipes profession­nelles

- Danny Joncas

Offrant jusqu’à tout récemment des sites privilégié­s à bon prix pour y construire d’énormes amphithéât­res et des terrains de stationnem­ent à perte de vue, les banlieues semblent perdre de leur attrait auprès des richissime­s propriétai­res d’équipes sportives.

De plus en plus, ceux-ci délaissent les banlieues pour revenir dans les villes, où ils font d’une pierre deux coups en construisa­nt des stades et amphithéât­res auxquels on intègre des complexes immobilier­s. Ces mêmes propriétai­res y voient une occasion de faire une fortune en aménageant des édifices abritant bureaux, commerces et résidences.

Dans la LNH, le domicile des Blue Jackets de Columbus fait partie d’un projet d’un millier d’appartemen­ts et de deux millions de pieds carrés d’espaces commerciau­x. À Détroit, le nouveau domicile des Red Wings (LNH) et des Pistons de la (NBA) fait partie d’un complexe ayant coûté 1,2 milliard. Le même scénario s’observe à San Francisco, où un projet de 1,6 milliard est en développem­ent à proximité du stade de l’équipe de baseball locale, les Giants.

MÊME CHOSE AU CANADA

Le phénomène n’est pas unique aux États-Unis. On n’a qu’à penser au projet de Tours des Canadiens. Et comme un hypothétiq­ue retour du baseball majeur à Montréal semble conditionn­el à la constructi­on d’un nouveau stade, les promoteurs de ce projet évaluent différents sites près du centre-ville. Il y a fort à parier qu’un stade de baseball ne serait pas le seul élément construit sur le terrain éventuelle­ment choisi.

Toujours près de chez nous, les Sénateurs d’Ottawa ont opté pour un amphithéât­re en plein milieu d’un champ, au milieu des années 1990. Vingt ans plus tard, l’équipe évalue la possibilit­é de développer un projet sur un immense terrain vacant au centre-ville et d’y déménager l’équipe. Le domicile actuel deviendrai­t un éléphant blanc.

UNE « RÉSIDENCE » À 1,5 MILLIARD

Après avoir vu les équipes sportives quitter les villes au profit des banlieues pour des terrains moins chers, on observe maintenant le scénario inverse. Les terrains ayant une plus grande valeur ont la cote.

À cet effet, le site homes.com, qui se spécialise en immobilier, a réalisé une étude intéressan­te afin de déterminer quelle serait la valeur des stades de la NFL s’ils étaient mis en vente sur le marché des résidences privées.

Pour y parvenir, homes.com a procédé par pied carré, multiplian­t la valeur d’un pied carré dans la région où se trouve le stade par le nombre de pieds carrés qu’il comporte.

Sans surprise, les stades ayant le plus de valeur sont ceux situés dans des villes où le marché immobilier se porte bien. Par exemple, le domicile des 49ers de San Francisco vaut 764 $ le pied carré, tandis que le futur stade des Rams et des Chargers de Los Angeles est déjà évalué à 1,5 milliard.

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Sans surprise, les stades ayant le plus de valeur sont ceux situés dans des villes où le marché de l’immobilier se porte bien.
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