Le Journal de Montreal

Accoucher d’un projet d’affaires

Caroline Papazian a développé un concept de location de vêtements de maternité

- SYLVIE LEMIEUX

Caroline Papazian a décidé de se lancer en affaires avant même d’avoir son idée d’entreprise. Une situation qui est loin d’être rare.

« Je travaillai­s comme conseillèr­e en ressources humaines pour une firme en TI, un poste qui ne m’offrait pas la liberté d’action que je recherchai­s. Je voulais être mon propre patron. »

Elle s’est alors mise en quête d’un projet. L’idée a finalement jailli au hasard d’un lunch avec ses futures ex-collègues. « Elles étaient quelques-unes à se plaindre qu’il leur coûtait cher de se vêtir durant la grossesse. Je me suis dit qu’il y avait un besoin non comblé dans le marché. »

De là est née Belle & Belly, une boutique en ligne qui se spécialise dans la location de vêtements de maternité selon une formule d’abonnement.

Chaque mois, les clientes reçoivent six morceaux qu’elles peuvent choisir parmi un inventaire qui se bonifie régulièrem­ent. Caroline a établi des ententes avec plusieurs fournisseu­rs, des designers québécois comme Jules et Jim, reconnu pour ses tenues tendance, et des griffes internatio­nales telles que Seraphine, la marque préférée de Kate Middleton, la duchesse de Campbridge.

« C’était important pour moi d’avoir un mix de fournisseu­rs pour que les futures mamans puissent s’habiller avec style. Les femmes enceintes ne sont pas toujours bien servies en matière de vêtements de maternité », explique Caroline qui porte depuis toujours un vif intérêt pour la mode.

En plus de l’abonnement dont le coût est de 75 $ par mois, Belle & Belly offre la location à la carte pour des robes de soirée.

UNE BOURSE TOMBÉE DU CIEL !

Tranquille­ment, Caroline Papazian bâtit sa clientèle qui provient de plusieurs régions du Québec. Son défi, c’est qu’elle doit constammen­t la renouveler puisque le besoin de refaire sa garde-robe se manifeste entre le quatrième et le neuvième mois de grossesse seulement.

« Il faut développer différente­s stratégies de marketing. Il y a les réseaux sociaux. J’explore aussi la possibilit­é de créer des boutiques éphémères. »

En septembre dernier, la jeune femme d’affaires a reçu une bourse de 25 000 $ dans le cadre du programme Entreprend­re ici, une initiative du gouverneme­nt québécois, pour stimuler l’entreprene­uriat au sein de la diversité ethnocultu­relle.

« C’est tombé du ciel ! J’arrivais à la limite de mes ressources financière­s. Ce montant, ça a été une bouffée d’air frais qui me permet de mettre sur pied des projets que j’avais repoussés », raconte Caroline qui a mis en jeu son propre argent dans le démarrage de son entreprise.

Elle a quitté son emploi en janvier dernier, une décision que son conjoint a appuyée sans réserve, malgré les risques.

Elle a aussi eu la chance d’être sélectionn­ée par entrePrism, le programme d’incubateur de HEC Montréal. En plus de l’accompagne­ment par un réseau d’experts qui l’a aidée à structurer son projet d’entreprise, Caroline y a trouvé un soutien entre pairs qui a fait une différence. √ Caroline Papazian, 27 ans √ Baccalauré­at en gestion publique,

UQAM, 2013 √ Conseillèr­e en ressources humaines, CS Communicat­ion et Système Canada, 2016 à 2018 √ Fondatrice de Belle & Belly, 2018

SON PARCOURS

« J’étais entourée d’entreprene­urs en démarrage comme moi. Il y avait une telle énergie dans le groupe que cela m’a aidée à avancer. Il y a des hauts et beaucoup de bas quand on se lance en affaires. Mes hauts, je les dois à mon entourage. »

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PHOTO CHANTAL POIRIER Caroline Papazian, fondatrice de Belle & Belly dans sa boutique à Montréal.

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