Le Journal de Montreal

Québec craint de perdre du pouvoir

L’existence de l’AMF pourrait être remise en question

- CHRISTOPHE­R NARDI

OTTAWA | Plusieurs s’inquiètent que Québec perde du pouvoir au profit d’Ottawa maintenant que la Cour suprême a donné le feu vert au fédéral pour créer son propre régime de surveillan­ce des marchés financiers.

« Le système actuel fonctionne, il est robuste et il respecte les champs de compétence fédéraux et provinciau­x. On dit souvent que si quelque chose n’est pas cassé, on ne le répare pas. Selon toute vraisembla­nce, le nouveau régime fédéral sera dirigé de Toronto, donc encore une fois l’expertise économique se déplace vers l’Ontario », a lancé Michel Leblanc, président de la Chambre de commerce du Montréal métropolit­ain.

Ses propos ont trouvé écho chez plusieurs groupes d’affaires ainsi qu’au Bloc québécois et au Parti québécois.

DÉFAITE DU QUÉBEC

Dans une décision unanime rendue hier matin, la Cour suprême a servi une défaite sur toute la ligne au Québec, qui s’inquiétait que le projet viendrait jouer dans les platebande­s légales de la province.

En bref : après un premier refus devant la Cour en 2011, Ottawa a proposé un nouveau régime « coopératif » pour réglemente­r les marchés financiers. Le projet créerait de nouvelles lois fédérales et provincial­es ainsi qu’une Autorité de surveillan­ce, le tout supervisé par un conseil de

ministres Or, le Québec, fédéraux l’Alberta et provinciau­x. et le Manitoba craignaien­t toujours qu’elle intervienn­e dans des enjeux de compétence provincial­e, même si le nouveau régime était à participat­ion facultativ­e. Soulignons que le Québec a déjà un organisme de réglementa­tion : l’Autorité des marchés financiers (AMF).

Mais dans leur décision, les neuf juges du plus haut tribunal du pays ont balayé ces inquiétude­s du revers de la main.

« La préservati­on de l’intégrité et de la stabilité clairement nationale de et une l’économie qui matière excède canadienne qui la compétence a une dimension est pro- très vinciale […] Nous concluons que le régime coopératif n’entrave pas indûment la souveraine­té des législatur­es, pas plus qu’il ne comporte une délégation inacceptab­le du pouvoir de légiférer », a analysé la Cour.

QUÉBEC REFUSE

En réaction à la décision, le ministre des Finances du Québec a tout de suite assuré que la province ne se joindrait pas au régime fédéral et conservera­it l’Autorité des marchés financiers (AMF).

« Nous réaffirmon­s notre déterminat­ion à défendre les intérêts des Québécois et Québécoise­s ainsi que les compétence­s du Québec contre d’éventuels empiétemen­ts. Nous resterons vigilants quant au respect de nos responsabi­lités et nous exigerons du gouverneme­nt fédéral des garanties lors de la mise en place de l’éventuel régime fédéral », a ajouté le ministre des Finances québécois, Éric Girard.

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PHOTO D’ARCHIVES, BORIS PROULX La Cou4 5up4(me a servi une défaite sur toute la ligne au Québec, hier.

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