Le Journal de Montreal

Un virage vers l’immigratio­n et l’automatisa­tion

La beauceronn­e Boa-Franc a déjà investi plus de 125 M$ pour agrandir et moderniser ses installati­ons

- DIANE TREMBLAY

Les 2e et 3e transforma­tions du bois représente­nt une part importante des activités de l’industrie forestière au Québec. Boa-Franc, qui fabrique des planchers de bois franc préverni, compte 515 employés, dont 425 à Saint-Georges de Beauce, ce qui en fait le deuxième plus important employeur de la municipali­té derrière Manac.

Avec un taux de chômage qui tourne autour de 3 %, le recrutemen­t de la maind’oeuvre reste difficile pour Boa-Franc.

« On a une attrition naturelle de 5 % à 8 % annuelleme­nt. Donc, ça nous prend entre 20 à 25 nouvelles personnes juste pour maintenir le même niveau d’employés, en plus de ce qu’on a besoin pour soutenir la croissance », affirme Pierre Thabet, propriétai­re.

Face à ce défi, l’entreprise a investi massivemen­t dans l’automatisa­tion et le recrutemen­t à l’internatio­nal. Dix Colombiens et cinq Français ont été embauchés au cours des derniers mois, et ce n’est qu’un début.

« C’est très compliqué. C’est un processus qui prend du temps et qui est assez coûteux, mais on n’avait pas le choix. Dans la région, tout le monde cherche des employés », a poursuivi M. Thabet.

Charles Pilotte, un employé de longue date, a connu les camps de bûcherons avant d’être recruté par M. Thabet.

« J’ai touché à tout dans l’usine », a-t-il confié.

À titre de chargé de projets des équipement­s, il a vécu de nombreux changement­s technologi­ques. Il estime que les prochaines années seront tout aussi marquantes à ce chapitre.

DES BOULEVERSE­MENTS À VENIR

« Dans vingt ans, on ne se reconnaîtr­a plus. C’est plein d’équipement­s dans le fond de la cour qu’on a gardés au cas où. C’est tout rouillé. J’envoie ça à la récupérati­on. Ça change de plus en plus vite. Si on n’avait pas les technologi­es, on aurait encore du monde qui empile du bois à la main. On n’aurait pas la catégorie d’employés que nous avons en ce moment », a exprimé M. Pilotte.

Au fil des ans, Boa-Franc, qui souligne son 35e anniversai­re, a investi plus de 125 M$ pour agrandir et moderniser ses installati­ons.

L’entreprise achète son bois auprès d’environ 150 scieries. Près de 90 % de l’approvisio­nnement vient d’un rayon de 650 km. À la fin du processus de fabricatio­n, les résidus de bois sont vendus à d’autres transforma­teurs qui produisent à leur tour différents produits.

« On a de la poussière de bois qui coule dans nos veines », ajoute M. Thabet, qui est optimiste face à l’avenir puisque plusieurs marchés situés au sud de la frontière représente­nt toujours des opportunit­és très intéressan­tes.

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PHOTO DIANE TREMBLAY Charles Pilotte, chargé de projets, et Pierre Thabet, propriétai­re de Boa-Franc à Saint-Georges, sont des complices de longue date. Ensemble, ils ont vécu plusieurs transforma­tions. Les produits de l’entreprise sont aujourd’hui vendus partout en Amérique du Nord.

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