Le Journal de Montreal

L’ÉTOILE DES COWBOYS PÂLIT

- Stéphane Cadorette stephane.cadorette @quebecorme­dia.com

L’ancien quart-arrière Troy Aikman, devenu analyste depuis sa retraite, ne s’est pas montré tendre envers les Cowboys, son ancienne équipe, en suggérant une refonte complète de l’organisati­on. Il est grand temps, en effet, que cette franchise qui continue de s’autoprocla­mer l’équipe de l’Amérique donne un grand coup de barre pour redorer son étoile.

Quand la critique vient d’une figure légendaire, qui entretient toujours aujourd’hui des liens étroits avec la concession mythique, les arguments ont forcément plus de poids. Mais en tout respect pour l’équipe, sa riche histoire et son glorieux ex-quart-arrière, nul besoin de faire partie du comité à vie des sages des Cowboys pour comprendre que le statu quo dure depuis trop longtemps.

Quand Aikman fait référence à une refonte complète, il pense d’abord à la structure de pouvoir. Le tout-puissant Jerry Jones a accompli énormément pour les Cowboys, mais le chapeau de directeur général qu’il n’a jamais voulu céder ne lui va plus du tout.

Un véritable homme de football devrait diriger les opérations, ce qui ne se produira pas sous la férule de Jones, trop imbu de lui-même pour céder ce rôle avec humilité.

GARRETT DOIT PARTIR

Dans ce contexte, Jones doit agir prestement après la saison en montrant la porte à l’entraîneur-chef Jason Garrett. Pourquoi pas tout de suite ? Parce que les Cowboys n’y gagneraien­t probableme­nt rien et qu’il est plus difficile qu’il en a l’air de repartir sur de nouvelles bases en pleine saison.

En sept saisons complètes à la barre, Garrett a mené les siens en séries à seulement deux reprises et l’équipe se dirige tout droit vers une cinquième campagne sans une fiche gagnante.

Garrett est en place pour son expertise offensive. Or, les Cowboys ont inscrit 20 points ou moins dans 12 de leurs 16 derniers matchs. La ligne offensive, si dominante en 2016, a régressé, en plus de composer avec des blessures, et les joueurs vedettes ne sont pas forcément employés au maximum de leurs capacités.

Lundi soir face aux Titans, le porteur Ezekiel Elliott a amassé 96 verges de la ligne de mêlée en première demie, pour ensuite toucher au ballon seulement six fois le reste du match.

Le quart-arrière Dak Prescott, à l’aise sur des feintes de remises et en bootleg hors de sa pochette, est trop peu souvent appelé à le faire.

L’approche offensive de Garrett est trop prévisible, de l’avis de plusieurs joueurs actuels ou anciens.

LE CAS PRESCOTT

Et justement, l’autre problème sur les bras des Cowboys, c’est de savoir avec certitude si Prescott a réellement l’étoffe d’un quart-arrière de franchise. A-t-il rapidement plafonné ou est-ce Garrett et son manque de créativité qui le freine ?

Sa fiche de 14-15 à ses 29 derniers départs inspire peu confiance. À travers la NFL, sept équipes ont gagné six matchs ou plus cet automne misant sur des quarts-arrières qui complètent au moins 65 % de leurs passes et qui ont lancé en moyenne 19 passes de touché.

Cette saison, Prescott complète 62,9 % de ses passes, ce qui n’est pas mauvais, mais il ne revendique que 10 passes de touché. Depuis 2017, ses 10 matchs avec au moins deux revirement­s en font le meneur dans cette catégorie peu enviable.

À moins d’un rebondisse­ment spectacula­ire, l’ère Jason Garrett tire à sa fin. Mais l’ère Jerry Jones, le DG, se poursuivra et il a visiblemen­t d’autres problèmes à attaquer.

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PHOTO D’ARCHIVES Jason Garrett et Dak Prescott semblent dans la brume depuis leurs succès initiaux de 2016.
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