Une enquête qui fait du surplace
Ce qu’on sait Une enquête en cours
√ Selon nos informations, l’UPAC mène une enquête nommée Neptunium sur des allégations d’élections clé en main et d’un système de partage des contrats qui pourraient avoir été organisés par Dominic Cayer, notamment. Ce dernier est propriétaire des compagnies d’impression Domco et Tapage communication, qui ont reçu au moins 2,6 M$ en contrat de la Ville, entre 2006 et 2008.
√ M. Cayer a aussi été conseiller municipal de 2001 à 2005 et président du parti de l’ex-maire François Cantin jusqu’en 2005. Il a ensuite été conseiller stratégique au cabinet du maire Cantin jusqu’à sa retraite en 2013, puis de son successeur Richard Perreault, jusqu’en mai 2015.
√ En 2009, une enquête du ministère des Affaires municipales avait averti la Ville qu’elle devait être « plus vigilante relativement à la gestion de ses fonds publics et revoir ses pratiques actuelles en matière d’adjudication de contrats pour s’assurer d’un processus plus rigoureux et transparent dans le meilleur intérêt des contribuables ».
Des aveux
√ En 2013, un ex-cadre de Tecsult, Roger Desbois, a admis devant la commission Charbonneau avoir fait du financement illégal à Blainville. Il a dit avoir remis 12 000 $ à Dominic Cayer pour financer François Cantin, en 2009. M. Cantin a réfuté les allégations de M. Desbois et répliqué que ce dernier avait confondu « les dons en commandite et les contributions politiques ».
√ Au procès Tony Accurso à l’automne 2017, l’ex-ingénieur et collecteur de fonds Marc Gendron a reconnu que la firme pour laquelle il travaillait, Tecsult, avait fait du financement illégal à Blainville.
Des perquisitions
√ Le 28 avril 2015, l’UPAC a mené des perquisitions dans six endroits, dont l’hôtel de ville et les bureaux de Tapage Communication. Une deuxième série de perquisitions a été effectuée le 7 mai 2015, au bureau et au domicile de M. Cayer. La maison et le bureau de l’ex-maire François Cantin ont aussi été perquisitionnés en décembre 2015, selon ce dernier.
Où en est-on ?
√ Depuis les perquisitions à Blainville, on a très peu entendu de choses sur l’enquête Neptunium. Un indice nous permet de croire que le dossier n’est pas fermé. Les enquêteurs envoient une lettre à M. Cantin tous les trois mois afin de prolonger la période où l’UPAC peut conserver les documents saisis. La plus récente lettre date du 3 septembre.
√ « L’UPAC ne s’est pas montré le bout du nez depuis 2015 », selon Florent Gravel, ancien candidat à la mairie. « On est dans le néant, malheureusement, ajoute Louis Lamarre, ancien conseiller municipal qui dit avoir rencontré des enquêteurs. On s’attend que d’une journée à l’autre l’UPAC vienne nous dire quelque chose ou qu’il n’y a rien. Mais malheureusement, on ne sait pas ce qui se passe. Je suis un peu déçu », ajoute-t-il.
√ Blainville a conclu une ou des ententes avec des entrepreneurs dans le cadre du programme de remboursement volontaire. L’actuel maire, Richard Perreault, a refusé notre demande d’entrevue, tout comme M. Cayer.
√ L’ancien maire Cantin dit ne jamais avoir été interrogé par les enquêteurs de l’UPAC concernant Blainville. Il a été rencontré en 2013 par des agents de la SQ concernant des activités de financement de l’ex-ministre Nathalie Normandeau. « Je trouve ça tannant de ne pas savoir ce qui se passe, déplore-t-il. Mon avocat m’a même dit que si l’enquête était fermée, je ne le saurais pas. C’est spécial. »
√ Il réfute les allégations de MM. Desbois et Gendron. « Je n’ai jamais eu vent de ce genre de pratique », insiste-t-il. Il dit avoir déjà questionné M. Cayer et ce dernier lui avait assuré que le financement politique avait été fait dans les règles de l’art.