Le Journal de Montreal

Un vaste stratagème allégué

- ANNABELLE BLAIS annabelle.blais@quebecorme­dia.com

Ce qu’on sait Des aveux

√ En 2012, à la commission Charbonnea­u, l’entreprene­ur Lino Zambito a déclaré qu’il y avait de la collusion sur la Rive-Sud pour le partage de contrats. √ En 2013, toujours à la commission Charbonnea­u, l’ex-v.-p. de SNC-Lavalin, Yves Cadotte, a également raconté des histoires de financemen­t illégal et de partage des contrats dans la cinquième plus grande ville du Québec.

L’ordre des ingénieurs s’active

√ En janvier 2018, Le Journal révélait que cinq firmes de génie se sont partagé les contrats à Longueuil de 2002 à 2009. Ces firmes sont Dessau, Consultant­s S.M., Cima+, SNC-Lavalin et Genivar. Une enquête du syndic de l’Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ) parle d’un système de collusion « large et étendu ». √ Afin d’obtenir des contrats, ces firmes cotisaient à une caisse occulte du Parti municipal de Longueuil. L’argent était remis à des organisate­urs politiques des ex-maires Claude Gladu, maire de 1994 à 2001, et Jacques Olivier, maire de 2002 à 2006.

Des condamnati­ons

√ L’ex-patron de Dessau, Rosaire Sauriol, a été reconnu coupable en mars 2018 par l’Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ) d’avoir versé des pots-de-vin et d’avoir toléré un système de partage de contrats à Montréal et Longueuil entre 2002 et 2009. √ En septembre 2017, Réal Thériault, propriétai­re d’une petite firme d’ingénierie, s’est reconnu coupable d’avoir tenté de faire un don illégal de 10 000 $ au parti de Jacques Olivier au début des années 2000. Il a dû payer une amende de 10 000 $. √ En janvier 2018, l’ex-directeur de l’ingénierie de la Ville, Christian Fallu, a plaidé coupable devant le Conseil de discipline de l’OIQ pour avoir toléré un système de collusion, entre 2002 et 2009.

Où en est-on ?

√ À son arrivée à la tête de la Ville en 2009, l’ex-mairesse Caroline St-Hilaire avait fait un ménage chez les directeurs de la Ville. Très peu d’acteurs de l’époque de MM. Gladu et Olivier sont encore dans l’administra­tion. √ En 2012, la Ville a confirmé que l’UPAC enquêtait sur des contrats qu’elle avait accordés au début des années 2000 par les administra­tions des ex-maires Gladu et Olivier. √ En janvier 2018, l’ex-directeur général de la Ville, Guido Benedetti, qui est aujourd’hui DG de la Ville de Rosemère, a été accusé par l’OIQ d’avoir « manqué d’intégrité [...] en participan­t à plusieurs reprises à un système permettant de contourner le processus d’appels d’offres », entre 2005 et 2012, selon la plainte du syndic de l’Ordre. M. Benedetti a plaidé non coupable et tente depuis de faire rejeter les procédures. √ Longueuil a conclu des ententes avec des entreprene­urs dans le cadre du programme de remboursem­ent volontaire, mais la Ville refuse de dire avec qui, comme la loi le lui permet. √ Nos sources à la Ville de Longueuil affirment avoir transmis des documents à l’UPAC, mais n’ont pas eu de retour depuis. À leur connaissan­ce, personne n’a été rencontré par l’UPAC. √ En juin, la Ville a créé le Bureau d’inspection contractue­l (BIC), qui peut aussi enquêter sur les événements du passé.

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Jacques Olivier, Ex-maire
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Claude Gladu, Ex-maire
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