Le Journal de Montreal

Trois perquisiti­ons plutôt qu’une

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Ce qu’on sait Trois perquisiti­ons

Le 23 janvier 2018, l’UPAC a réalisé une perquisiti­on à l’hôtel de ville de Baie-Trinité, un village de la Côte-Nord de 400 habitants. On a alors appris qu’il s’agissait de sa troisième. « Il y en avait eu deux sous l’ancienne administra­tion », précise Marc Tremblay, qui a brièvement été maire du village entre novembre 2017 et janvier 2018.

L’administra­tion visée est celle de Denis Lejeune, maire de 2009 à 2017, qui a notamment été reconnu coupable d’agression sexuelle sur une secrétaire municipale.

Le 30 janvier 2018, le village a été mis sous tutelle par le ministère des Affaires municipale­s en raison d’une situation financière « inquiétant­e ». Le lendemain, le nouveau maire Tremblay a annoncé sa démission.

Rapport troublant

Dans un rapport de novembre 2017, la Commission municipale soulignait des rapports financiers en retard, des problèmes de perception de taxes, un doute sur une subvention, et un directeur général qui n’avait pas les compétence­s requises en gestion municipale.

Nombreux dossiers

Lorsqu’il a été élu en novembre 2017, M. Tremblay a pris connaissan­ce des dossiers identifiés « 400 ». « On m’a alors expliqué que ce sont les dossiers que je devais transférer à la Sûreté du Québec, explique M. Tremblay. Il cite des cas de fraude ou de subvention­s versées dont l’argent a disparu ou pourrait avoir été détourné. « Et il y avait beaucoup de “400”, dit-il. Quand l’UPAC a débarqué, je leur ai refilé toute l’informatio­n. »

Où en est-on ?

Marc Tremblay n’a pas eu des nouvelles de l’UPAC depuis la fin du mois de mai ou le début de juin. « Ils m’ont demandé le grand livre [les archives des procès-verbaux des conseils municipaux], mais je ne l’ai jamais vu, il a disparu », indique M. Tremblay.

« Je présume que l’enquête est encore ouverte à l’UPAC, mais le conseil de ville a dit lors de la dernière assemblée qu’il ne savait pas où l’enquête était rendue », dit Marc Tremblay

Les élus et les citoyens sont maintenant divisés en clans : ceux qui appuient l’ancienne administra­tion et ceux qui veulent faire la lumière sur la gestion de la ville, explique l’ex-maire, qui se dit amer de son passage en politique.

Marc Tremblay est surtout déçu que le gouverneme­nt ait attendu plusieurs années avant de placer la Ville sous tutelle. « Depuis 2014 que le ministère des Affaires municipale­s est au courant qu’il y a un problème », dit-il.

Une date pour l’élection d’un nouveau maire n’a pas encore été déterminée.

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Denis Lejeune, ex-maire

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