La fronde contre Macron ternie par un accident mortel
La circulation automobile perturbée par plus de 280 000 manifestants
PARIS | (AFP) Des accidents, dont un mortel, ont entaché hier le mouvement des « gilets jaunes », une fronde populaire contre Emmanuel Macron déclenchée par la hausse des taxes sur les carburants, qui a mobilisé plus de 280 000 manifestants perturbant la circulation automobile à travers la France.
Une manifestante est morte dans les Alpes françaises après avoir été heurtée par une voiture dont la conductrice a été prise de panique à un barrage organisé par ces « gilets jaunes », une référence aux vestes que tout automobiliste doit détenir dans son véhicule afin de se rendre visible en cas d’accident.
D’autres incidents ont fait 227 blessés, dont sept graves, parmi lesquels un policier, a annoncé le ministère de l’Intérieur, d’après lequel il y a eu 117 interpellations.
ÉCHAUFFOURÉES
Quelques échauffourées ont par ailleurs eu lieu avec les forces de l’ordre, notamment à Paris où les Champs-Elysées ont été partiellement fermés et où plusieurs centaines de manifestants qui ont tenté de marcher jusqu’au palais présidentiel ont été repoussés.
Les protestataires, qui ont organisé 2000 rassemblements, ont bloqué des autoroutes, des ronds-points, des hypermarchés, ou ont procédé à des opérations de péage gratuit dans l’ensemble du pays.
En début de soirée, plus 200 points de blocage n’avaient pas encore été levés et l’accès à plusieurs autoroutes restait coupé ou difficile. Des manifestants ont à cet égard annoncé qu’ils souhaitaient poursuivre le mouvement dimanche.
Du côté des forces de l’ordre, 5000 patrouilles devaient rester mobilisées jusqu’au matin.
Au total, 282 710 personnes ont participé aux manifestations, a annoncé le ministère de l’Intérieur.
TOUT LE TERRITOIRE TOUCHÉ
La France n’a pas été paralysée, objectif revendiqué des manifestants, mais la circulation automobile a été sévèrement ralentie en plusieurs points et certaines autoroutes ont complètement été bloquées.
Et tout le territoire a été touché par les actions de ce mouvement parti des réseaux sociaux et organisé en dehors des partis politiques et des syndicats.
« Nous sommes là, c’est le peuple. Nous, les petits ouvriers, on ne peut plus vivre », a raconté Evelyne Raliere Binet, qui participait au blocage d’une autoroute dans le Jura, où on pouvait lire sur une banderole : le « SOS d’une nation en détresse ». Les « gilets jaunes » protestent contre la hausse des taxes sur les carburants, présentée comme une mesure en faveur de la protection de l’environnement, mais également contre la politique « injuste » du gouvernement qui grève selon eux le pouvoir d’achat.