Le Journal de Montreal

La neige rend-elle nono ?

- LISE RAVARY e Blogueuse au Journal Communicat­rice, journalist­e et chroniqueu­se lise.ravary@quebecorme­dia.com @liseravary

On a beau savoir que le Québec est un territoire nordique, que le risque de tempête est élevé dès novembre, que la neige tend à s’accumuler, que la poudrerie annule la visibilité et que la glace, ça glisse, chaque année, c’est la même chose : la neige prend tout le monde par surprise.

Combien se sont exclamés « ah ben, r’gardon, y neige ! » jeudi matin, avec un étonnement sincère ? Avant de se frapper le front en se souvenant que les pneus à neige créchaient dans le coffre de l’auto depuis mai.

À quoi pensent ces automobili­stes qui attendent à la toute dernière minute pour se chausser pour l’hiver ? Que le bonhomme hiver version Michelin leur envoie un texto ?

LES INVINCIBLE­S

Et même lorsqu’on a encaissé le choc que l’hiver est arrivé, adapter sa conduite ne semble pas évident pour tous. On a beau clamer comme Dominique Michel : « j’haguis l’hiver… », nous sommes tenus à ses caprices.

Sur les autoroutes, les automobili­stes, en particulie­r les propriétai­res de 4 X 4 et surtout de tout-terrain style jeep se croient invincible­s, roulent dans le blizzard comme si c’était l’été. Qu’on se le dise, conduire pépère quand il neige à fendre le ciel mène rarement dans le fossé. Ou pire.

Une mention de déshonneur aux camionneur­s qui maintienne­nt 105 km/h quelles que soient les conditions. Je vous vois sur la 20 l’hiver intimider les automobili­stes qui trouvent que 90 km/h dans une tempête, c’est suffisant.

Que dire de la distance entre les véhicules ? Quand ça glisse, rien de mieux pour éviter un carambolag­e que de garder une généreuse distance avec l’auto qui nous précède, même quand on est coincé dans la voie de gauche derrière quelqu’un qui ignore qu’elle sert au dépassemen­t seulement.

Et si vous ne voyez pas de véhicule devant vous, ce n’est pas nécessaire­ment parce qu’il n’y en a pas. La science a confirmé que la neige réduit la vision.

J’aime mieux tout faire pour ne pas me retrouver sur le siège arrière de l’auto devant.

MA NÉGLIGENCE

Il m’arrive de penser que l’automobili­ste moyen – dont je suis – laisse son cerveau à la maison quand s’annonce une tempête. Ce n’est pourtant pas compliqué : hiver = tempête = danger = accident. Pourtant, même quand la météo annonce de la chnoute, des gens s’aventurent en auto sans liquide laveglace ni balai à neige. Et de bottes dans les pieds.

Avec de vieux essuie-glace qui laissent des traces de caoutchouc sur le pare-brise à chaque passage des lames.

Je dois confesser un de mes péchés d’hiver. J’arrive systématiq­uement en retard à mes rendez-vous dès les premiers flocons parce que j’oublie d’allouer du temps pour déneiger ma petite Golf, la tâche que je déteste le plus au monde, après vider le lave-vaisselle.

D’ailleurs, je n’ai plus de lave-vaisselle. Est-ce que ça compte dans les pactes écologique­s ou si c’est ma Golf le problème ? Mais voyez-vous, à la campagne, sans auto, c’est comme un hiver sans neige : impossible !

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