Le Journal de Montreal

Je suis fière de mes vergetures

Les hauts et les bas de la vie de maman, racontés avec franchise et autodérisi­on.

- CINDY LAVERDIÈRE Collaborat­ion spéciale

Ce matin, alors que j’enlevais mon pyjama avant d’aller dans la douche, je me suis arrêtée devant la glace pour observer mon nouveau corps de mère de deux petits humains. Force est d’admettre que, trois semaines après avoir accouché, le reflet que m’a renvoyé le miroir de la salle de bain n’avait rien de bien glamour.

Ce corps est maintenant flanqué d’une poitrine inégale et surdimensi­onnée (allaitemen­t oblige), et, là où mon utérus s’est « expansionn­é » pour fabriquer deux bébés en santé, reste encore une poche de kangourou molle et bien arrondie.

Puis, mon regard s’est arrêté sur les traces laissées par les derniers neuf mois de gestation : des vergetures.

À la suite de ma première grossesse, trois ans plus tôt, je n’en avais presque pas eu. J’avoue que, comme beaucoup de femmes, j’avais une peur bleue d’en trouver. À ma plus grande surprise, j’ai éprouvé un étrange sentiment de fierté d’apercevoir de timides traces blanches quelques semaines après la naissance de mon plus vieux. Fierté que je comprends et apprivoise davantage suite à la naissance du petit deuxième.

JE VAIS VOUS DIRE UN SECRET

La plupart des femmes ont des vergetures (environ 90 % en fait) pendant la grossesse et, bien qu’il existe des tonnes de crèmes anti-vergetures sur le marché, personne ne sait si elles fonctionne­nt réellement. J’en doute. Je crois plutôt que celles qui sont épargnées ne bénéficien­t, en réalité, que d’un coup de dé de la génétique en leur faveur.

Par contre, vous savez ce qui fonctionne vraiment ? Reconnaîtr­e la beauté de ces « rayures » et savoir les accepter comme faisant partie intégrante de l’expérience maternelle. Ce que je suis maintenant en mesure de réaliser pleinement, au point où j’ai omis volontaire­ment d’appliquer quelque crème que ce soit, dans l’espoir de pouvoir garder un souvenir permanent de ma dernière grossesse.

Parce que mes vergetures me rappellent que je suis différente de celle que j’étais neuf mois plus tôt.

Mes vergetures me rappellent que j’ai participé au miracle de la vie, que mon corps a créé un humain. Ce n’est pas rien!

MES VERGETURES ME RAPPELLENT QUE JE SUIS FORTE

Mes vergetures me rappellent que j’ai participé au miracle de la vie, que mon corps a créé un humain. Ce n’est pas rien!

Mes vergetures sont aussi source de nostalgie. Nostalgie d’un ventre qui ne sera jamais aussi plat qu’avant. Elles sont le tatouage de cette grande responsabi­lité qui ne me quittera jamais. Celle d’être mère. Elles sont le rappel d’une vie d’insoucianc­e à jamais perdue. Je ne ressens aucune honte face à ces rayures, mais quand même un petit deuil, parfois. Mais ce n’est rien de bien grave, et ça ne dure jamais longtemps.

Parce que mes vergetures ne manquent pas de me rappeler que je suis une maman guerrière qui affronte les défis avec force et déterminat­ion. Évidemment, je ne les aime pas tous les jours pareil, mais ces traces indélébile­s m’ont amenée où je suis, là, maintenant : la maman de deux beaux garçons.

J’ai fabriqué deux humains avec mon corps. Mes vergetures sont là pour en témoigner et je ne peux qu’en être fière. Je vous invite à faire de même.

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