Une drogue dangereuse apparaît en région
Une drogue chimique qui inquiète les policiers, notamment à Thetford Mines
QUÉBEC | L’apparition d’une inquiétante drogue en région préoccupe les policiers qui ont récemment saisi de la DMT, ou diméthyltryptamine, une puissante substance psychotrope pouvant procurer une courte, mais intense expérience de mort imminente.
Pour la première fois sur leur territoire, les policiers de la Sûreté municipale de Thetford Mines ont saisi vendredi dernier une petite quantité de poudre apparentée à de la DMT (diméthyltryptamine), qui peut aussi provoquer une décorporation, c’est-à-dire la sensation que l’âme quitte le corps.
« C’est quelque chose qui existait, mais nouvellement arrivé sur notre territoire. Ça devient un nouveau produit dans le buffet de ceux qui consomment des stupéfiants. On veut mettre en garde et recueillir de l’information si possible », précise le sergent Yves Simoneau.
Selon la littérature existante, la DMT devient un psychédélique puissant et visuel quasi immédiat lorsqu’elle est fumée ou prise par injection. Certains consommateurs ont même évoqué une rencontre avec des anges ou des entités extraterrestres.
La drogue n’est évidemment pas sans risque et la DMT peut être dangereuse avec des psychostimulants comme la cocaïne.
Le porte-parole de la police de Thetford Mines se demande maintenant si les « clients » seront attirés par ces expériences sensorielles hors-norme ou si la substance deviendra un ingrédient de coupe pour d’autres drogues dures.
ARRESTATION D’UN INDIVIDU
À la suite de la découverte de ce puissant hallucinogène à l’intérieur d’un domicile, les policiers ont procédé à l’arrestation du Thetfordois Isaac Labrecque, âgé de 21 ans.
Lors de cette perquisition inédite, les policiers ont aussi saisi un peu plus de 12 grammes de poudre en vrac servant à la composition de l’ecstasy (MDMA), ainsi que des champignons magiques (psilocybine) et du liquide pouvant s’apparenter à du GHB.
Isaac Labrecque a été accusé lundi de possession de stupéfiant et bris d’engagement. Au moment des événements, l’accusé était en liberté sous promesse de comparaître et il ne devait pas être sous l’influence de drogue. Il restera derrière les barreaux jusqu’à son retour devant le tribunal ce vendredi.
Les résultats des analyses en provenance de Santé Canada pourraient déterminer d’éventuelles accusations relatives à la possession de stupéfiants.
Ailleurs, la police de Lévis a mentionné n’avoir jamais saisi ce stupéfiant sur son territoire. De son côté, la police de Québec a utilisé les termes « excessivement rare » pour qualifier la situation actuelle. La Sûreté du Québec n’était pas en mesure d’évaluer la présence régulière ou non de cette drogue dans la rue.
JAMAIS ENTENDU PARLER
En région, le directeur du centre d’entraide La boussole, un établissement situé à Granby, avoue n’avoir jamais traité personne, ni même entendu parler de cette substance.
« Jamais. Le crime organisé sort de nou- velles choses à peu près chaque année. Ce n’est pas une drogue sur le marché dans notre secteur. Et ça fait juste 35 ans que je fais cette job-là ! » mentionne René Gagnon, expert en toxicomanie, reconnu par les tribunaux et les services correctionnels.