Le Journal de Montreal

Des palmiers sous la neige

Un paysagiste a trouvé un moyen pour leur permettre de survivre au grand froid

- GENEVIÈVE QUESSY

Un paysagiste créatif de Mirabel protège ses palmiers d’un fil chauffant et d’une bâche pour leur permettre de survivre aux hivers québécois. Et ça fonctionne.

« J’ai toujours rêvé d’habiter dans le Sud et d’avoir des palmiers dans ma cour. Alors, pour réaliser mon rêve, j’ai trouvé le moyen d’en faire vivre ici. C’est une passion », raconte Benoit Quesnel, paysagiste et propriétai­re d’Expression tropicale.

Depuis 2011, il a ainsi planté des trachycarp­us, des needle palms, mais aussi des bananiers dans plusieurs régions. Outre la Montérégie et la grande région de Montréal, on en trouve jusqu’à Shawinigan, en Mauricie, et à Sainte-Anne-des-Lacs, près de Saint-Sauveur, dans les Laurentide­s.

ESSAIS ET ERREURS

Les premiers palmiers qu’il a plantés, il y a sept ans, au bord du Richelieu à SainteAnne-de-Sabrevois, atteignent maintenant une taille impression­nante.

Au début, Benoit Quesnel entourait ses palmiers de lumières de Noël et les recouvrait de polystyrèn­e.

« Ce n’était pas parfait, car j’avais des problèmes d’humidité. En plus, on allait passer aux lumières DEL, qui ne dégagent pas de chaleur, alors je savais qu’il faudrait trouver une autre solution. »

À force d’essais et erreurs, il a raffiné sa technique.

« J’ai fini par déterminer ce qui marchait le mieux et je n’ai pratiqueme­nt pas de pertes », dit-il.

Palmes relevées vers le haut, les palmiers sont d’abord habillés d’une toile de protection puis entourés d’un fil chauffant relié à un thermostat, qui se déclenche selon la températur­e. Une membrane isolante doublée d’aluminium et une bâche imperméabl­e complètent le tout.

SEPT ANS ET TOUJOURS VIVANTS

Sept hivers plus tard, on peut dire que sa technique fonctionne.

« Peu importe le temps qu’il fait, la températur­e ne descendra pas sous -6 degrés sous la protection, et ça ne deviendra pas trop chaud non plus. »

Les palmiers entrent en dormance et, comme les plantes hivernant sous la neige, ils ne semblent pas souffrir du manque de soleil, dit Benoit Quesnel.

Chaque automne, il va donc installer la protection qui protégera les palmiers de ses clients du froid.

« En tout, les palmiers passent quatre mois emballés, mais cela ne nuit pas du tout à leur croissance, qui reprend au printemps. D’une année à l’autre, on voit qu’ils s’acclimaten­t de plus en plus », dit-il.

Même si posséder des palmiers au Québec restera toujours marginal, selon lui, la tendance se popularise.

« Au début, c’était vraiment des gens fortunés, car à 100 $ le pied de hauteur, ça reste des arbres chers. Par contre, mes clients se diversifie­nt de plus en plus. »

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PHOTOS COLLABORAT­ION SPÉCIALE, GENEVIÈVE QUESSY Un palmier qui trône devant la cour d’une maison de Mirabel, c’est plutôt inusité. Un paysagiste réussit même à les faire survivre.
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Benoit Quesnel a recouvert pour l’hiver l’un des palmiers de sa cour de Mirabel.

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