La science, au besoin
Il est de bon ton ces années-ci pour les groupes de pression de gauche de se réclamer de la science. Si vous suivez les débats publics, vous entendez de plus en plus souvent des porte-parole tenter de clore toute discussion en affirmant que la science est de leur côté.
Le débat sur le climat ayant pris le haut du pavé, le consensus scientifique sur la question des changements climatiques a conduit à un certain nombre de mises en garde sérieuses pour notre avenir. Ce dossier important a eu comme effet de mettre à la mode le recours à l’argument scientifique.
CPE OU MATERNELLES ?
Ce recours à l’argument d’autorité s’étend à toutes les disciplines. Par exemple, face à la proposition de la CAQ d’implanter des maternelles 4 ans, quelques études ont été faites pour conclure à une supériorité des CPE. Les enfants de 4 ans perdraient au change en passant du CPE à la maternelle.
Lorsqu’on connaît la puissance au Québec du lobby des CPE combinée à la puissance du lobby syndical, on sait qu’il faut rester prudent. Une étude, fut-elle conduite par des « experts », peut viser à pousser certaines conclusions souhaitées.
Or basé sur ces quelques études, j’ai déjà commencé à entendre le mot à 1000 $ : SCIENCE. La science serait du côté des CPE. Vu ainsi, les caquistes qui songent à élargir la maternelle 4 ans se retrouvent dans le même camp que les défenseurs de la théorie de la Terre plate.
Quelle méthode habile de placer le débat ! Aucune discussion possible, la science a parlé, le lobby syndical a raison. Chaque Québécois doit se rallier à cette pensée… sauf si vous êtes contre la science (sous-entendu, un total égaré).
Pourtant, l’Ordre des psychologues ou le chercheur Égide Royer croient aux vertus de la maternelle 4 ans. Mais eux ne feraient pas partie de ladite science…
FLUORATION DE L’EAU
C’est dans cet esprit que j’ai été amusé hier par un portrait publié dans La Presse du très faible taux de fluoration de l’eau dans les municipalités du Québec. Contrairement à ce qui se passe aux États-Unis ou dans les autres parties du Canada, plus de 95 % de la population du Québec boit de l’eau non fluorée.
La fluoration de l’eau est considérée par les autorités de santé publique comme une avancée importante qui contribue à améliorer la santé dentaire. Les autorités de santé publique du Québec ont relancé le débat il y a quelques années pour encourager les villes à fluorer leur eau. Pourquoi ? Les taux de carie chez les enfants et d’édentés chez les adultes sont dramatiquement plus élevés au Québec. La science est formelle : la fluoration permettrait un rattrapage.
Vous savez qui mène la charge des campagnes de peur, avec un énorme succès, contre la fluoration de l’eau ? L’organisme Eau secours, un allié de presque tous les combats du mouvement écologiste.
Et le consensus scientifique ???
Plusieurs groupes de pression de gauche s’approprient habilement l’argument de la science pour éviter tout débat.