Le Journal de Montreal

Inquiétant­es hausses d’infections sexuelles

À Laval, les cas augmentent sans cesse depuis 15 ans

- HUGO DUCHAINE

Inquiète de la hausse constante des infections transmissi­bles sexuelleme­nt et par le sang (ITSS), la santé publique de Laval lance une première campagne de sensibilis­ation en 10 ans.

Comme ailleurs au Québec, le nombre d’ITSS est en explosion à Laval, où 1000 cas de chlamydia et plus de 150 cas de gonorrhée sont déclarés chaque année.

La hausse est marquée d’année en année depuis 15 ans et touche particuliè­rement les jeunes, selon la santé publique.

CHEZ LES JEUNES

En 2017, les moins de 25 ans représenta­ient 57 % des cas lavallois de chlamydia et 42 % des cas lavallois de gonorrhée.

« Quand on voit qu’on n’arrive pas à inverser la tendance, je pense qu’il faut y aller avec des façons de faire novatrices », plaide le directeur de santé publique au Centre intégré de santé et de services sociaux de Laval (CISSS de Laval), JeanPierre Trépanier.

Il mise sur le dépistage et le port du condom chez les jeunes, qu’il voit « en recul » depuis plusieurs années. Après une baisse des cas d’ITSS à la suite de la crise du sida dans les années 80, il estime que le message doit être entendu à nouveau.

D’ailleurs, Le Journal rapportait l’an dernier que deux jeunes adultes sur cinq n’utilisent pas le condom, même pour une aventure d’un soir, selon une étude de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

Selon les dernières données, datant de 2016, de l’INSPQ, les cas de chlamydia ont augmenté de 26 % au Québec depuis 2012 et de 114 % pour la gonorrhée.

VIDÉOS HUMORISTIQ­UES

Ces ITSS se soignent cependant rapidement avec des antibiotiq­ues si elles sont dépistées, souligne le Dr Trépanier. Par contre, plusieurs personnes peuvent ne pas avoir de symptômes et ignorer en souffrir.

« Ça se traite et à ce momentlà on coupe la transmissi­on dans la population et on évite de les transmettr­e à d’autres personnes », dit-il.

D’où la campagne de prévention, appelée « Risque stupide », qui présentera aux jeunes des vidéos humoristiq­ues sur les réseaux sociaux.

Ces vidéos montreront un candidat dans un jeu télévisé fictif où le concurrent est placé dans une situation extrême à laquelle personne ne voudrait se soumettre. Pourtant, chaque situation correspond à un risque semblable à celui pris lors d’une relation sexuelle non protégée ou sans dépistage au préalable, fait valoir la santé publique.

Mais la sensibilis­ation seule n’est « jamais suffisante », selon le Dr Trépanier, qui mise aussi sur des kiosques d’informatio­n et de dépistage urinaire de la chlamydia et de la gonorrhée dans des écoles secondaire­s et campus collégiaux et universita­ires.

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DR JEAN-PIERRE TRÉPANIER Directeur de santé publique

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