Fini les primes d’embauche chez Hydro-Québec
Hydro-Québec ne pourra plus offrir des primes lors de l’embauche de nouveaux employés.
« C’est fini », a indiqué hier le ministre des Ressources naturelles et responsable d’Hydro-Québec, Jonatan Julien, questionné par Le Journal en marge du congrès Québec Mines.
Selon ce dernier, l’octroi de primes à l’embauche chez Hydro-Québec ne pourra plus continuer si cette pratique contrevient directement à la politique de rémunération incitative de la société d’État et au décret gouvernemental adopté à cet effet. Le ministre Julien a d’ailleurs promis de se pencher spécifiquement sur « ces primes d’embauche » au cours des prochains jours. « On va les regarder », a-t-il laissé entendre.
PRIMES SECRÈTES
Un rapport publié par le vérificateur interne d’Hydro-Québec le mois dernier a fait état d’un système parallèle de rémunération alors qu’une centaine de hauts dirigeants ont droit chaque année à des primes secrètes d’embauche.
Au fil des 20 dernières années, Hydro-Québec aurait versé plus de 30 millions $ en primes secrètes d’embauche à certains de ses hauts dirigeants.
En 2017, Hydro-Québec a reconnu la semaine dernière avoir versé 1,9 million $ à 75 de ses hauts dirigeants. Ces primes sont venues s’ajouter aux primes actuelles liées à la performance financière de la société d’État.
DES PRIMES IRRÉGULIÈRES
Selon deux membres du conseil d’administration d’Hydro-Québec (Michael Penner et Michelle Cormier), qui ont remis leur démission récemment, ces primes et incitatifs étaient versés de façon irrégulière. Cette pratique contrevenait « directement à la politique de rémunération incitative de la société et au décret gouvernemental adopté à cet effet », ont-ils décrié avant leur départ du CA de la société d’État.
Dans certains cas, des primes ont été versées pour attirer des candidats ciblés par la haute direction d’Hydro-Québec et pour retenir des dirigeants qui voulaient quitter l’entreprise.
Hydro-Québec dit être en révision de ces pratiques et avoir mis à exécution un plan d’action.