Au coeur de la radicalisation
La Bombe s’intéresse à la montée de l’extrême droite au Québec
Gabriel Allard Gagnon souhaitait, à l’origine, réaliser un documentaire sur le parcours d’un ex-skinhead néonazi qui a retrouvé le droit chemin. L’élection de Donald Trump et l’attentat à la grande mosquée de Québec ont mené le projet dans une tout autre direction.
La Bombe, diffusé ce soir, à 20 h, à Télé-Québec, s’intéresse à la montée du radicalisme et de l’extrême droite au Québec. Un phénomène qui existe et qui est bel et bien présent.
Gabriel Allard Gagnon et le producteur Mathieu Paiement, qui étaient derrière le documentaire T’es où Youssef ?, sur le phénomène de la radicalisation, ont fait la connaissance de Maxime Fiset lors d’une conférence de l’UNESCO, à Québec à l’automne 2016. Un sommet qui portait sur la radicalisation des jeunes.
Ils ont été fascinés par l’histoire de cet ex-skinhead néonazi de 30 ans de Québec, qui est aujourd’hui chargé de projet au Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence.
L’élection de Donald Trump, l’attaque contre la grande mosquée, qui a fait six victimes, la crise des migrants et la montée des groupes comme La Meute, Storm Alliance et Atalante Québec ont mené le documentaire dans une tout autre direction.
« Ces événements nous ont amenés à jeter un regard sur ces groupes qui ont émergé au cours de la dernière année. Maxime avait le bagage, le recul nécessaire et les capacités intellectuelles pour nous expliquer ses inquiétudes par rapport à ce phénomène », a-t-il lancé, lors d’un entretien.
UN DÉBAT RESPONSABLE
La Bombe raconte l’histoire de Maxime Fiset et ce qui l’a amené à se radicaliser, et il aborde aussi, en parallèle, cette montée québécoise de l’extrême droite.
Maxime Fiset reconnaît dans l’émergence de ces groupes, qui se disent citoyens, des éléments de son passé où son nationalisme s’est transformé en racisme.
Le jeune homme, qui constate une décroissance, depuis janvier, au sein de ces groupes, croit que les questions d’identité et de multiculturalisme doivent toutefois être abordées.
« Les groupes d’extrême droite existent. On dira ce qu’on voudra, mais il y a une part de leur discours qui est légitime, mais le débat doit se faire de manière publique, responsable, et sans leur donner de plateformes. Ce n’est pas à eux de décider quand et comment il faut le faire », a-t-il précisé.
Gabriel Allard Gagnon croit que le débat entourant la présence des signes religieux a attisé le feu et amené des gens à s’intéresser à des mouvements comme celui de La Meute.
« Certains ont l’impression de se faire enlever quelque chose. Ce n’est pas vrai qu’on enlève les sapins de Noël dans les centres d’achat et que le mot Noël a disparu des emballages commerciaux. Ce n’est peut-être pas vrai dans la réalité. Les gens voient ce qui se passe à l’international et ils ne veulent pas que ça arrive chez eux », a-t-il dit.