Le Journal de Montreal

Elle vend des fleurs... et pas du cannabis

La proprio du Pot de fleurs a déçu quelques amateurs de pot

- NADIA LEMIEUX

La boutique Le pot de fleurs du quartier montréalai­s Griffintow­n a déçu une soixantain­e de clients dans le dernier mois parce qu’elle n’avait pas de cannabis en stock, contrairem­ent à ce que semblait indiquer le nom de son commerce.

À peine la légalisati­on du cannabis était-elle entrée en vigueur au Canada qu’un homme téléphonai­t à la boutique Le Pot de Fleurs pour s’informer sur leurs produits.

« Je ne savais pas du tout de quoi il parlait, a raconté la copropriét­aire du magasin, Pia Teichmann. Il disait : “Vous êtes sur le site web, je l’ai vu !” J’ai dit : “Monsieur, qu’est-ce que vous cherchez ?” “Bin… du cannabis !” s’est-il exclamé. »

CONFUSION

Jusqu’à maintenant, Pia Teichmann estime qu’ils sont environ 60 clients à avoir fait l’erreur et cette situation ne semble pas vouloir s’essouffler, plus d’un mois après la légalisati­on.

Si autant de gens croient que ce magasin de fleurs vend du cannabis, c’est parce que le mot « pot » figure dans son nom.

En inscrivant sur le moteur de recherche Google des requêtes comme « Where to buy pot » ou « Pot near me », des internaute­s ont vu apparaître Le Pot de Fleurs aux côtés d’entreprise­s comme Cannabis Culture ou Santé Cannabis.

Une dame qui s’inquiétait d’avoir à faire une longue file pour se procurer du cannabis dans les jours ayant suivi la légalisati­on fait partie de ceux qui se sont laissé prendre.

« Est-ce que la file est très longue chez vous ? » a-t-elle demandé par téléphone.

« Nous, nous avons des files pendant la Saint-Valentin ou pendant la fête des Mères », a-t-elle lancé en riant.

BONNES ÉVALUATION­S

« Le dernier monsieur qui m’a appelée [pour du cannabis], samedi, m’a dit : “Vous avez les meilleures évaluation­s”, parce que Le Pot de Fleurs a 4,5 étoiles [sur Google] », a mentionné la dame âgée de 73 ans.

Pia Teichmann se résout à expliquer à ceux qui l’appellent ou qui se rendent dans sa boutique qu’elle ne vend bel et bien pas la variété de produits vendus dans les succursale­s de la Société québécoise du cannabis (SQDC).

Loin d’être embêtée par la situation, la fleuriste, qui a ouvert son magasin avec son mari Herbert il y a plus de 40 ans, essaie de profiter de ce soudain afflux de nouveaux venus pour vendre ses produits.

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PHOTO AGENCE QMI, NADIA LEMIEUX La fleuriste Pia Teichmann trouve que des clients en fument du bon en lui demandant si son commerce Le pot de fleurs vend du cannabis.

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