Trump s’en prend aux juges pour Thanksgiving
Selon le président américain, leurs décisions mettent les États-Unis en danger
PALM BEACH | (AFP) Donald Trump a rompu hier la trêve politique traditionnelle de la période de Thanksgiving en s’en prenant aux juges qu’il accuse de mettre les États-Unis en danger par leurs décisions sur sa politique migratoire.
Trois jours après la décision rendue par un juge californien qui a suspendu son décret permettant de rejeter automatiquement les demandes d’asile déposées par des personnes ayant traversé illégalement la frontière, le président américain ne décolère pas.
« C’est une chose terrible quand les juges s’ingèrent dans la protection du pays, quand ils vous disent comment protéger votre frontière. C’est une honte », a-t-il tempêté depuis sa résidence de Mara-Lago, en Floride, où il passe la fête de l’Action de grâce, censée être un moment d’apaisement et de consensus national.
TÉLÉCONFÉRENCE
Devant la presse et les caméras, M. Trump s’est entretenu avec les troupes américaines déployées partout dans le monde pour leur souhaiter bonne fête. Mais il s’est saisi de l’occasion pour comparer, en substance, la mission des soldats présents en Afghanistan pour protéger les États-Unis à sa politique migratoire très ferme à la frontière mexicaine.
« Vous avez peut-être vu dans les médias ce qui se passe à notre frontière sud. Un grand nombre de personnes » arrivent, a-t-il dit à un haut gradé militaire, en référence aux migrants venus par milliers d’Amérique centrale. « Dans beaucoup de cas, ce ne sont pas des gens bien. Ils sont mauvais », a-t-il tonné.
Le président avait promulgué le décret contesté pour tenter de les décourager de franchir illégalement la frontière et pousser Mexico à les prendre en charge, mesure suspendue lundi par la justice américaine.
DEPUIS MERCREDI
Une suspension qu’il a qualifiée hier d’« épine dans le pied », et qui ne cesse d’alimenter sa querelle inédite avec le président de la Cour suprême, John Roberts. « Le juge Roberts peut dire ce qu’il veut, mais la 9e juridiction est un désastre intégral et absolu », a lancé sur Twitter le milliardaire républicain à l’encontre de cette institution judiciaire dont dépend le juge ayant bloqué son décret, accusé d’être un partisan de son prédécesseur démocrate Barack Obama.
Mercredi, le président de la Cour suprême s’était permis de recadrer Donald Trump en défendant l’impartialité des juges.
« C’EST UNE CHOSE TERRIBLE QUAND LES JUGES S’INGÈRENT DANS LA PROTECTION DU PAYS, QUAND ILS VOUS DISENT COMMENT PROTÉGER VOTRE FRONTIÈRE » – Donald Trump