Vendredi débile
Le Black Friday américain a pris racine au Québec, rebaptisé Vendredi fou. Je ne blâme pas les commerçants, mais était-il nécessaire de transplanter ici cette orgie de magasinage quand « la gourmandise des consommateurs… représente le principal défi écologique de notre temps » ?
Ce n’est pas moi qui le dis, c’est le journal Le Monde.
J’ai longtemps été une « shopaholique ». Vêtements, chaussures, sacs, livres, disques, bidules pour cuisiner, parfums, je ne pouvais sortir sans revenir avec du neuf. J’ai eu une prise de conscience quand mon amie Marie m’a demandé : « As-tu déjà essayé de rentrer à la maison sans un sac au bout du bras?»
Vivre à la campagne depuis deux ans, mon pacte écologique à moi, m’a fait réfléchir à la consommation. Plus besoin de costumes italiens pour travailler ou d’autos allemandes pour épater la galerie. Mais surtout, j’ai acquis le réflexe de me demander « réparer ou remplacer ? ».
FAIT MAIN
Pour célébrer le Vendredi fou, chéri et moi allons recouvrir les chaises en cuir de la salle à manger au lieu d’en acheter des nouvelles. Des peaux, quelques rivets et c’est fait.
Ce sera plus cher que les chaises en cuir « made in China » à 50 $ en solde pour le Vendredi fou, mais économiser n’est pas l’objectif premier.
L’hyperconsommation est au coeur de nos déboires écologiques. Imaginez l’empreinte de carbone pour fabriquer et expédier les gugusses dans les magasins à 1 $ ! De même, qui va régler la note environnementale pour un meuble payé 50 $ et qui a voyagé 11 342 km avant d’atterrir au Québec ? Imaginez le vrai coût. Or, quand il y a déficit, c’est la planète qui paye.
Les Français ont créé l’opération Green Friday, une opposition écologique au vendredi noir. Une bonne idée, mais qui serait encore meilleure sous le nom Vendredi vert, non ?