La FTQ craint que le recours à des Ontariens crée un dangereux précédent au Québec
La FTQ-Construction craint qu’un « dangereux précédent » soit créé au Québec si le gouvernement Legault fait appel à des travailleurs ontariens pour la construction de barrages.
« Disons que ça ouvre la porte à toutes sortes d’interprétations. Est-ce qu’un promoteur immobilier de la Chine qui voudra venir investir à Montréal exigera dorénavant l’embauche de travailleurs chinois ? » a fait valoir hier le porte-parole de la FTQ-Construction, Philippe Lapointe.
Lors de sa rencontre avec le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, le premier ministre Legault a laissé entendre que la construction de nouveaux barrages au Québec pourrait passer par l’embauche massive de travailleurs ontariens.
L’Ontario devra bientôt décider si elle rénove à grands frais (plus de 20 milliards $) ses centrales nucléaires ou si elle achète de l’électricité du Québec à prix moins élevé pour alimenter son réseau électrique.
D’après M. Legault, « ces emplois ne seraient pas créés si on n’avait pas d’entente avec l’Ontario », a-t-il rappelé.
Selon la FTQ-Construction, les grands projets de barrages sont des sources de revenus importantes pour les travailleurs de la construction au Québec.
« En moyenne, un travailleur québécois n’effectue que 1000 heures dans une année sur une possibilité de 2080 heures. Cette réalité est encore plus critique en région. Ainsi, de nombreux travailleurs sont disponibles pour ces chantiers », a précisé son porte-parole.
EN FRANÇAIS !
Hydro-Québec soutient que le français demeurera la langue principale de travail sur les chantiers de ses barrages.
« Le français a toujours été la langue de travail chez Hydro-Québec et on n’entend pas déroger à cette règle », a fait savoir un porte-parole d’Hydro-Québec, Serge Abergel.
La société d’État précise que si elle faisait appel à des travailleurs de l’extérieur du Québec, « ceux-ci devraient se conformer à l’ensemble des lois applicables dans la province ».