Le Journal de Montreal

Shadow Creek : beauté spectacula­ire

- FRANÇOIS-DAVID ROULEAU

LAS VEGAS | En se dirigeant vers le nord de Las Vegas, le paysage désertique et le relief plat de la vallée du Nevada ne laissent aucunement présager l’existence d’un parcours de golf idyllique à proximité. C’est pourtant le cas lorsqu’on croise Losee et Washburn road. La beauté spectacula­ire de l’oasis de Shadow Creek saute aux yeux. Le genre d’endroit créé de main de maître par l’homme qui transpire les dizaines de millions de billets verts. Chacun des trous représente une véritable signature. D’ailleurs, chacun d’eux est décrit par des vedettes sportives sur le site web.

Le théâtre du duel entre Tiger Woods et Phil Mickelson est l’oeuvre du réputé architecte Tom Fazio en 1990. Avec un faramineux budget de près de 50 millions de dollars alloué par le propriétai­re à l’époque, le magnat de l’hôtellerie Steve Wynn, il a façonné le sol désertique pour en faire un parcours de golf de haut prestige.

Cette oeuvre, qui se veut un amalgame des plus prestigieu­x parcours américains, Fazio la décrit comme sa plus belle réalisatio­n.

En un instant, on oublie qu’on se trouve au Nevada, tant le paysage de Shadow Creek semble réel. Au loin, les montagnes du Red Rock Canyon National nous font reprendre conscience de la position géographiq­ue.

Fazio a complèteme­nt changé l’environnem­ent. Il a transformé le relief en construisa­nt des vallons et des canyons tout en creusant des lacs, des ruisseaux et des ruisseaux. Chacun des arbres sélectionn­és a été minutieuse­ment planté au bon endroit. Rien n’a été laissé au hasard. Le Shadow Creek a sa propre faune et sa propre flore.

Même qu’une partie de la propriété est consacrée à une gazonnière et une pépinière où l’on retrouve une variété d’arbres allant des pins aux palmiers.

VAINQUEUR À -7

Les golfeurs sont capables du meilleur comme du pire sur ce parcours de 7560 verges à normale 72. Avec des pièges tendus ici et là qui feront les délices de Woods aux dépens de Mickelson, les deux golfeurs, qui y avaient établi les records du parcours avant celui de Dustin Johnson, croient que le gagnant devrait être en mesure de signer une carte de 65.

« Le score dépendra des conditions et de la températur­e, a prévenu le Ce sera un sprint et non un marathon. Il faudra être en feu. Il y a plusieurs endroits risqués et plusieurs endroits gratifiant­s. Il y a plusieurs occasions d’oiselets. Le gagnant devrait jouer -7 ou -8, mais ce pourrait être différent. »

Les deux golfeurs ne joueront pas le parcours à sa pleine distance. Certains tertres seront avancés pour favoriser le spectacle. Ils connaissen­t aussi l’emplacemen­t des drapeaux et ont pu ainsi maximiser les rondes d’entraîneme­nt.

DÉFIS PONCTUELS

En plus de la bourse de neuf millions de dollars, Mickelson et Woods se lanceront des défis constants sur le parcours afin de pimenter le spectacle. Ceux-ci changeront ainsi les stratégies. Que ce soit pour le plus long coup de départ, le coup le plus près du drapeau ou un roulé important, ils mettront de grosses sommes à l’enjeu. Des montants provenant de leurs poches ont-ils assuré.

Il n’y avait pas 12 minutes d’écoulées en conférence de presse que Mickelson misait déjà 100 000 $ sur son oiselet au premier trou. Woods a rapidement réagi en faisant grimper la mise à 200 000 $, ce que le gaucher a accepté sur le champ non sans recevoir les avertissem­ents de son rival sur les dangers du parcours guettant l’enjeu.

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