Le Journal de Montreal

Un changement d’air bénéfique pour Skinner

- JEAN-FRANÇOIS CHAUMONT jean-francois.chaumont @quebecorme­dia.com

BUFFALO | Il n’y a pas juste Max Domi qui renaît après une transactio­n. Chez les Sabres de Buffalo, Jeff Skinner a retrouvé sa touche magique et son sourire dans une ville où le hockey occupe une plus grande place dans le coeur des partisans que dans l’obscur marché de Raleigh, en Caroline du Nord.

À 26 ans et déjà à sa neuvième saison dans la LNH, Skinner porte les couleurs d’une autre équipe que celles des Hurricanes pour la première fois. Et disons que le jaune et le bleu des Sabres lui vont bien puisqu’il compte déjà 23 points (15 buts, 8 passes) à ses 22 premiers matchs. Avec ses 15 buts, il partage le deuxième rang des meilleurs buteurs de la LNH avec Alex Ovechkin, des Capitals de Washington. Seul David Pastrnak, des Bruins de Boston, a touché la cible plus souvent avec 17 réussites.

« Parfois, tu as besoin de repartir à zéro, a affirmé Skinner pour décrire son début de saison avec les Sabres. C’était bon pour moi, mais probableme­nt aussi pour les Hurricanes. La transition se passe très bien. Je n’ai pas eu de choc en jouant pour une nouvelle équipe.

« J’ai eu beaucoup de plaisir en Caroline et j’aimais les partisans, a-til poursuivi. Mais c’est parfois bon de repartir sur de nouvelles bases. En arrivant à Buffalo, j’ai rapidement compris que le hockey représente un très gros morceau de la vie des gens d’ici. »

En 22 rencontres seulement, Skinner a pratiqueme­nt la moitié des points de sa récolte en 82 matchs à sa dernière saison en Caroline. L’an dernier, le rapide ailier n’avait obtenu que 49 points (24 buts, 25 passes). Il avait aussi présenté un horrible dossier de -27. Cette année, il se retrouve à +13.

TRANSACTIO­N PROFITABLE

Jason Botterill n’a pas payé une fortune pour attirer Skinner à Buffalo. Le 2 août, le DG des Sabres a refilé aux Hurricanes l’espoir Cliff Pu, un choix de 2e tour en 2019, et des choix de 3e et 6e tours en 2020.

Cette transactio­n a largement contribué à la renaissanc­e des Sabres.

« Jeff a contribué à changer la dynamique de notre équipe, mais il n’est pas l’unique bon changement, a rappelé le capitaine, Jack Eichel. Il a marqué de gros buts depuis le début de la saison, il est un de nos moteurs offensifs. Dans le vestiaire, il représente aussi un très bon ajout, il est tellement un bon gars.

« Je ne crois toutefois pas qu’un seul joueur change complèteme­nt la dynamique d’un groupe, a continué Eichel. Nous cherchons à enfin établir une culture gagnante ici. Nos succès partent de nous, nous croyons en nos chances de gagner. Je ne veux pas mal paraître en disant que Skinner n’a pas modifié l’image de notre équipe. Jeff est incroyable depuis son arrivée à Buffalo. Il a un impact important. Mais je préfère parler de la contributi­on de l’équipe. »

Depuis ses débuts dans la LNH, Skinner n’a jamais encore participé aux séries. En se joignant aux Sabres, une équipe qui n’a pas vécu la frénésie des séries depuis 2011, l’Ontarien aurait pu craindre de revivre la même histoire. Mais il n’a pas eu ce sentiment.

« Je savais que les Sabres finiraient par se retrouver sur le bon chemin, a souligné Skinner. J’étais heureux de partir pour Buffalo. Ils ont un bon jeune noyau avec les Eichel, Ristolaine­n, Mittelstad­t et Dahlin. Ils ont aussi acquis un très bon gardien en Carter Hutton. Les morceaux du casse-tête sont en place pour connaître du succès. »

CENTRE IDÉAL

Auteur de trois saisons de 30 buts ou plus en huit ans avec les Hurricanes, Skinner a trouvé un très bon complice en Eichel avec les Sabres.

« Pour un ailier et un marqueur comme moi, c’est une très bonne chose de compter sur un centre comme Eichel, a mentionné le Torontois. Il est l’un des meilleurs de la LNH. Il crée de l’espace pour ses ailiers en attirant plus d’un joueur sur lui. Nous avons rapidement développé une belle complicité. »

« Ils s’entendent vraiment bien, a renchéri Jason Pominville, qui a joué la majorité des matchs à la droite des deux complices. Jeff est sur une lancée exceptionn­elle, il marque des buts en restant près du filet. J’ai joué contre lui longtemps, mais je ne réalisais pas à quel point il est fatigant pour les défenseurs adverses. »

Les Sabres devront maintenant convaincre Skinner de s’enraciner à Buffalo. À la fin de la saison, le numéro 53 pourrait devenir joueur autonome sans compensati­on.

« Je n’y pense pas, a-t-il répondu. Au début de l’année, j’ai parlé aux Sabres pour leur dire que je voulais me concentrer à jouer au hockey. Je découvre une nouvelle ville et une nouvelle équipe. Je désirais connaître mon environnem­ent avant de parler d’un possible contrat. Ce n’est pas une urgence pour le contrat. »

Si Evander Kane et Max Pacioretty ont décroché des pactes de sept millions par année, Skinner sera en droit d’exiger encore plus.

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PHOTO D’ARCHIVES Jeff Skinner a déjà accumulé 23 points en 22 matchs depuis le début de la saison.

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