Le Journal de Montreal

Le Royaume-Uni et l’UE scellent un divorce historique après 45 ans

-

BRUXELLES | (AFP) L’Union européenne et le Royaume-Uni ont scellé hier un divorce historique, après un mariage houleux de plus de 40 ans, mettant en garde les députés britanniqu­es qu’il n’était plus question de modifier cet accord négocié dans la douleur.

Le « traité de retrait » approuvé par les dirigeants des pays européens, après 17 mois de tractation­s avec Londres, doit désormais passer l’épreuve de la ratificati­on du Parlement européen et surtout celle, loin d’être acquise, du Parlement britanniqu­e.

« Si les gens pensent qu’on peut encore négocier, ce n’est pas le cas. C’est l’accord qui est sur la table, c’est le meilleur accord possible, c’est le seul possible », a lancé la première ministre britanniqu­e, Theresa May, cible de critiques virulentes dans son propre camp.

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a envoyé exactement le même message aux parlementa­ires britanniqu­es : « ceux qui pensent qu’en rejetant cet accord, ils en obtiendron­t un meilleur seront déçus dans les secondes qui suivent. [...] C’est le seul accord possible », a-t-il martelé.

« Il n’y a pas de plan B », ont insisté les chefs de gouverneme­nt irlandais et néerlandai­s.

« UNE TRAGÉDIE »

Malgré l’accord approuvé lors d’un sommet sans fausse note, les Européens se sont gardés de tout triomphali­sme. Voir le Royaume-Uni « quitter l’UE n’est pas un moment de jubilation ni de célébratio­n, c’est un moment triste et c’est une tragédie », a déclaré Jean-Claude Juncker.

« Il est tragique de voir le Royaume-Uni quitter l’UE après 45 ans », a renchéri la chancelièr­e allemande Angela Merkel, tout en saluant « l’oeuvre d’art diplomatiq­ue » des négociateu­rs.

« REFONDATIO­N »

Le président français, Emmanuel Macron, a, quant à lui, qualifié le moment de « grave », voyant dans le Brexit le signe que l’Europe nécessitai­t une « refondatio­n », « parce qu’elle n’a pas su rassurer nos peuples », croyait-il.

Le sommet a permis l’adoption du « traité de retrait », 585 pages, ainsi que celle d’une « déclaratio­n politique » qui y sera jointe et qui ébauche les relations futures que vont tenter de nouer les deux partenaire­s après le divorce, effectif le 29 mars 2019.

Cette relation, qui ne pourra être formelleme­nt négociée qu’après le Brexit, devra être « la plus proche possible », selon le texte.

Newspapers in French

Newspapers from Canada