Le Journal de Montreal

Un champion jamais rassasié

Lewis Hamilton remporte le dernier Grand Prix de la saison à Abou Dhabi

- Louis Butcher LButcherJD­M

Lewis Hamilton a ajouté une autre couche à sa saison de rêve en remportant hier le Grand Prix d’Abou Dhabi à bord de sa Mercedes.

Un mois après avoir confirmé son cinquième sacre en F1, au Mexique, le pilote britanniqu­e a lancé le message clair qu’il n’était jamais rassasié en s’imposant lors des dernières étapes du calendrier (Brésil et Abou Dhabi), qui n’avaient pourtant aucune incidence sur son résultat final.

Il a devancé son plus sérieux rival à la course au titre, Sebastian Vettel (Ferrari) par un peu plus de deux secondes, et Max Verstappen (Red Bull), celui qui aura marqué cette fin d’année en F1.

Ce podium est peut-être indicateur de la lutte acharnée que pourraient se livrer l’an prochain ces trois pilotes, qui représente­nt les trois écuries de pointe du plateau.

Tout dépendra évidemment du niveau de fiabilité du moteur Honda qui animera les Red Bulls en 2019.

UN AUTRE RÔLE DE FIGURATION

Lance Stroll, quant à lui, a été confiné, une fois de plus, à un rôle de figuration à bord de sa Williams, qu’il a menée pour la dernière fois.

Parti en fond de grille, le Québécois s’est pointé au 13e rang quand le drapeau à damier a été agité, à un tour du vainqueur. Les cinq abandons lui ont certes permis d’améliorer son sort en fin de parcours.

Stroll est certes heureux de mettre un terme à cette associatio­n infructueu­se avec l’écurie britanniqu­e, surtout en 2018, voyant sa production de points chuter de 40 l’an dernier à seulement six.

À sa sortie de voiture, Hamilton a de nouveau tenu à rendre hommage à son équipe, qui a pris la décision de le faire entrer très tôt dans les puits de ravitaille­ment.

Un arrêt qu’il a effectué au sixième tour en fait, alors qu’il trônait en tête de peloton et pendant qu’on s’affairait à dégager la voiture de Nico Hülkenberg après sa spectacula­ire embardée.

« Mes ingénieurs me recommande­nt souvent de précipiter mon arrêt pour changer mes pneus, a expliqué Hamilton. Moi, j’estimais que je devais boucler quelques tours de plus.

« Mais cette stratégie a été non seulement audacieuse, mais aussi, et surtout, fructueuse. »

Hamilton est ressorti cinquième après sa halte prématurée, avant d’entreprend­re sa remontée en route vers son 73e succès en F1, son 11e cette année.

Chaussée alors de gommes super tendres, sa Mercedes a tenu le coup jusqu’à la fin, pour un relais de 48 tours.

« Je voulais terminer l’année de la même façon que je souhaite entreprend­re la saison 2019 », a relaté Hamilton, qui s’est retrouvé torse nu sur le podium pendant que Vettel et Verstappen l’aspergeaie­nt d’un champagne… non alcoolisé.

POUR LA DERNIÈRE FOIS ?

Le Grand Prix d’Abu Dhabi a aussi été le théâtre de la dernière prestation de Fernando Alonso en F1, qu’il a conclue au 11e rang.

Le double champion du monde concentrer­a ses efforts à d’autres discipline­s en 2019, dont les 500 Milles d’Indianapol­is, avec, dans sa mire, la conquête de la Triple couronne. L’épreuve phare de la série IndyCar est la victoire (après le Grand Prix de Monaco et les 24 Heures du Mans) qui manque à son palmarès.

Reste maintenant à savoir si c’est un adieu à la F1 ou un simple au revoir.

« Ç’a été un grand privilège de courir en F1, a raconté le vétéran de 37 ans. Je serai toujours un fan de ce spectacle unique. Mon séjour en F1 est terminé, du moins pour l’instant. En 2020, on verra si je vais courir à temps plein en IndyCar ou revenir en F1. Seul l’avenir le dira. »

PLUS DE PEUR QUE DE MAL

La course d’Abou Dhabi a été marquée par l’accident spectacula­ire de Hülkenberg, dont la Renault s’est envolée après un accrochage impliquant la Haas de Romain Grosjean.

Heureuseme­nt pour l’Allemand, les tonneaux et l’impact avec le mur de protection se sont déroulés à basse vitesse. On savait dès lors qu’il s’en tirerait sans trop de mal.

Par contre, le début d’incendie qui s’est ensuivi aurait pu être plus lourd de conséquenc­es.

Le pilote a indiqué sur les ondes radio qu’il était incapable de s’extirper de sa monoplace. Il a dû attendre l’interventi­on – très rapide – des secouriste­s pour quitter la scène.

Il semble toutefois que ce ne soit pas la présence du « Halo », cet arceau visant à protéger la tête du pilote, introduit cette année, qui l’a empêché de sortir.

La bonne nouvelle pour Hülkenberg, malgré son abandon, c’est qu’il termine sa saison à la septième position au classement final, ce qui lui confère le titre de « meilleur que les autres » ; le meilleur, en fait, parmi ceux qui ne pilotent ni de Mercedes, ni de Ferrari, ni de Red Bull.

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PHOTO AFP Lewis Hamilton a eu droit à une douche au champagne... non alcoolisé, gracieuset­é de Max Verstappen.
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