Prête à se battre pour les Franco-Ontariens
Une députée conservatrice s’en prend ouvertement à son chef Doug Ford qui s’attaque à «son» peuple
TORONTO | Depuis deux semaines, Amanda Simard ne décolère pas. La députée franco-ontarienne ne le cache pas, elle ne croit pas du tout les arguments de son chef Doug Ford, qui s’est attaqué à « son » peuple.
« J’ai passé deux ans à faire campagne, à dire à mes électeurs qu’ils n’avaient pas à s’en faire. Que notre parti n’était plus celui qui s’était attaqué à l’Hôpital Montfort et aux francophones. J’y croyais. Et puis est survenu ça. »
« Ça », c’est l’abolition du Commissariat aux services en français et de l’Université de l’Ontario français, le retrait d’une subvention au théâtre francophone La Nouvelle Scène, et l’abolition de magazines éducatifs de langue française.
« De Toronto, bien des gens chez les conservateurs pensent que les Franco-Ontariens, c’est une n’importe-quelle-minorité-ethnique. Certains députés, et même M. Ford, voyaient ça comme ça », avant la crise qui sévit depuis deux semaines.
TOUJOURS EN COLÈRE
Malgré une tentative de compromis, immédiatement rejetée par les Franco-Ontariens, Amanda Simard continue de juger « inacceptable » la position de son propre gouvernement,
au péril de sa propre carrière. « J’ai traversé une ligne, et je sais que demander un renversement complet de la décision de notre gouvernement, c’est traverser à nouveau la ligne, mais c’est la bonne chose à faire. Je ne peux pas faire ça à mes électeurs, et je ne peux pas faire ça comme Franco-Ontarienne. »
Elle refuse de dire si elle votera pour ou contre le projet de loi qui sera soumis au vote cette semaine. Mais elle promet de voter avec sa conscience.