Le Journal de Montreal

PLUS DE PLACE POUR LES TORTUES

Encore chanceux que Milan Lucic n’ait pas choisi le Canadien

- Marc de Foy MdFoyJDM marc.defoy @quebecorme­dia.com

Les joueurs autonomes de grand talent trouvent toujours preneurs. On l’a vu l’été dernier avec John Tavares. Mais les équipes ont beaucoup plus à perdre qu’à gagner en offrant des contrats démesurés à des joueurs moyens.

On le constate avec Karl Alzner, dont le nom figure présenteme­nt au ballottage. À 30 ans seulement, le défenseur originaire de Colombie-Britanniqu­e n’est plus capable de suivre le rythme de la Ligue nationale.

Notre réaction est de blâmer Marc Bergevin, qui a procédé à son embauche il y a deux ans. Au départ, on savait qu’Alzner ne possédait pas les ressources d’Andreï Markov pour évoluer aux côtés de Shea Weber.

S’il n’était pas reconnu pour ses qualités offensives, on s’attendait par contre à ce qu’il apporte de la stabilité à la ligne bleue. Jusque-là, il avait été un membre régulier de la brigade défensive des Capitals de Washington durant sept ans.

PAS LE SEUL

Sa régression rapide témoigne de l’évolution constante du jeu dans la Ligue nationale. Le tempo augmente pratiqueme­nt d’une saison à l’autre. La ligue n’a jamais été aussi jeune.

Il n’y a plus de place pour les joueurs lents et dont la vitesse d’exécution n’est pas à point.

Les organisati­ons doivent donc faire montre d’une grande prudence sur le marché des joueurs autonomes. Elles ne peuvent plus se jeter sur le premier nom connu. Elles doivent bien faire leurs devoirs.

La situation d’Alzner n’est pas unique au Canadien. David Backes n’exerce pas avec les Bruins de Boston l’impact qu’il avait avec les Blues de St. Louis.

Le défenseur Kevin Shattenkir­k, un autre ancien des Blues, ne casse rien avec les Rangers de New York. Loui Eriksson n’a jamais répété chez les Canucks de Vancouver les bons standards qu’il avait atteints avec les Stars de Dallas et les Bruins.

Imaginez si Milan Lucic avait préféré le Canadien aux Oilers d’Edmonton il y a trois ans !

SUIVRE SON INSTINCT

Ironiqueme­nt, Bergevin est le premier à faire montre de réticence envers le marché des joueurs autonomes. Il devrait peut-être suivre davantage son instinct. Quand un joueur n’a plus son beau lustre d’antan, il vaut peutêtre mieux le laisser dans la vitrine.

Comme tous ses homologues, Bergevin aurait aimé mettre le grappin sur Tavares. Mais les joueurs de cette trempe ne sont pas attirés par les formations de queue ou de milieu de peloton.

Comme il l’a souvent fait depuis qu’il occupe le poste de directeur général du Canadien, Bergevin a fait des paris. Alexander Radulov a été le joueur autonome qui lui a rapporté le meilleur retour sur investisse­ment, mais il a mis les voiles après une seule année à Montréal.

Plusieurs autres n’ont pas répondu aux attentes. Que l’on pense à Daniel Brière, à Alexander Semin ou à Ales Hemsky.

SIX MILLIONS, ÇA SE PREND BIEN !

Dans le cas d’Alzner, Bergevin a sans doute fait des démarches pour l’échanger. Il a probableme­nt offert de payer une partie de son salaire.

On peut penser qu’il cherche encore une solution pour éviter qu’il ne soit rétrogradé au Rocket de Laval.

Le coup serait dur à encaisser pour Alzner, qui n’a pas joué dans les mineures depuis 10 ans. Mais il devrait se consoler à la pensée qu’il continuera à percevoir son salaire de six millions.

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Imaginez si Milan Lucic avait préféré le Canadien aux Oilers d’Edmonton, il y a trois ans ! PHOTO D’ARCHIVES
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