Une métaphore qui ne passe pas
Le maire de l’arrondissement Saint-Laurent critiqué pour des propos « sexistes »
Pour une deuxième fois en quelques jours, les propos d’un élu de l’opposition ont fait réagir à l’hôtel de ville, alors qu’il a dit du budget de l’administration Plante qu’il contenait beaucoup de mascara et de rouge à lèvres.
« C’est un budget dépensier, mais avec beaucoup de poudre, de mascara, de rouge à lèvres. Quand on enlève le maquillage, je constate que le budget est très laid, même épeurant et explosif », a indiqué le maire de l’arrondissement Saint-Laurent, Alan DeSousa, qui siège à la Commission sur les finances.
Il a présenté hier avec d’autres membres de l’opposition un rapport minoritaire sur le budget 2019, qui doit être adopté demain au conseil municipal. Sa métaphore faisait entre autres référence à la hausse des dépenses de l’administration.
PERTE DE CONTRÔLE
La mairesse de Montréal Valérie Plante a par la suite critiqué les termes employés par l’opposition pour décrire son budget. « Peut-on, s’il vous plaît, sortir de cette [utilisation] des mots qui, somme toute, viennent un peu à la trousse de mots sexistes. Voyons donc », a-t-elle réagi en mêlée de presse.
Valérie Plante s’est demandé quel âge avait le parti. « On parle de budget, c’est un exercice rigoureux. On peut ne pas être d’accord, mais de parler de mettre du rouge à lèvres à un budget, franchement. »
Questionné sur le sens de ses propos, Alan DeSousa a expliqué que le budget de la Ville donne l’impression que « tout est beau et en contrôle », mais qu’en prenant le temps de l’étudier, on observe entre autres un transfert des effectifs sur la dette de la Ville et une perte de contrôle des dépenses.
« Quand tu creuses plus loin, tu réalises qu’il y a des enjeux très problématiques. On ne pense pas que c’est un budget dans le meilleur intérêt des contribuables », a-t-il soutenu.
Un autre élu de l’opposition, Richard Guay, a été critiqué la semaine dernière pour ses propos jugés sexistes. Il avait félicité sa collègue Lisa Christensen pour ses connaissances élaborées « pour une femme » lors de la Commission sur les finances qui étudiait le budget de la STM. Il s’était par la suite excusé pour ses mots « très malhabiles ».