La couronne et ses épines
C’est officiel. L’ex-ministre péquiste et ex-commentateur Yves-François Blanchet se présente à la chefferie du Bloc québécois. Il faut dire que ça ne se bousculait pas vraiment à la porte. Ce qui, par contre, n’enlève rien à la qualité de sa candidature.
De fait, pour Yves-François Blanchet, ça sent le couronnement. Mais attention. Avec la couronne viendront aussi les épines. Ne s’étant jamais relevé de la vague orange de 2011 ni du déclin du PQ, le Bloc est en ballottage.
Combinée à la popularité faiblarde au Québec du NPD et des conservateurs, l’arrivée de M. Blanchet fait néanmoins espérer aux bloquistes une certaine remontée. Du moins, d’ici les élections fédérales de l’automne 2019.
ÉSOTÉRIQUES
L’ex-commentateur entend mettre fin aux débats ésotériques opposant la « promotion de l’indépendance » à la « défense des intérêts du Québec ». Pour les bloquistes, la nouvelle est déjà bonne. Il leur demande aussi de faire preuve de « lucidité » et de « patience ».
Pour la « lucidité », elle va sans dire. À moins de vivre sous une roche depuis des années, la dislocation du mouvement souverainiste n’est pas un secret d’État. La vraie difficulté réside dans la « patience ».
Le Parti québécois étant à peine à l’aube de sa propre introspection quant à la nécessité évidente de « refonder » complètement la machine souverainiste, son retour éventuel au pouvoir est loin d’être écrit dans le ciel.
PATIENCE ?
Ce qui, pour le Bloc, exigera nécessairement une « patience » quasi surhumaine. Car on a beau dire que seuls les électeurs décident de la « pertinence » ou non du Bloc au fédéral, il n’en demeure pas moins que son sort est intimement lié à celui de son parti frère au Québec. À preuve, leur déclin commun.
Autrement dit, sans « locomotive » souverainiste au Québec, le wagon bloquiste reste bloqué sur les rails. Comment avancer au parlement canadien malgré cette réalité incontournable ? Yves-François Blanchet doit sûrement déjà y réfléchir…