Le Journal de Montreal

Le libre-échange avec l’Europe est à blâmer

- SYLVAIN LAROCQUE

C’est en raison de l’entrée en vigueur de l’Accord économique et commercial global (AECG) avec l’Union européenne, il y a un an, que le gouverneme­nt fédéral ne peut plus imposer de seuil minimal de contenu canadien dans les contrats de matériel roulant.

« Le chapitre sur les contrats publics de l’AECG fait en sorte que VIA Rail, en tant que société de la Couronne, doit traiter les entreprise­s européenne­s sur le même pied que les entreprise­s canadienne­s », explique Patrick Leblond, professeur à l’École supérieure d’affaires publiques et internatio­nales de l’Université d’Ottawa.

« Du point de vue des contribuab­les, ça veut dire plus de concurrenc­e et, potentiell­ement, de meilleurs prix », relève M. Leblond.

Le Québec et l’Ontario ont néanmoins obtenu le droit d’exiger 25 % de contenu local pour leurs commandes.

LA CALIFORNIE GAGNANTE

En contrepart­ie, les usines canadienne­s de Bombardier Transport ont obtenu un plein accès aux marchés publics européens. Ce « gain » n’est toutefois pas significat­if, puisque la multinatio­nale desservait déjà l’Europe à partir de ses installati­ons là-bas.

L’ironie de la situation, c’est que dans le cas du contrat de VIA, ce sont les travailleu­rs de l’usine californie­nne de Siemens qui profiteron­t du libre-échange entre le Canada et l’Europe.

Or, de leur côté, les États-Unis haussent leurs exigences de contenu américain pour l’acquisitio­n de matériel roulant destiné au transport en commun. De 60 % qu’il était depuis 1991, le seuil minimal est passé à 65 % cette année et atteindra 70 % en 2020.

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