Les petits flics de la culture
Si vous avez capoté, cet été, quand le lobby de la bienpensance a réussi à saboter SLĀV et Kanata, vous n’avez encore rien vu.
Si vous trouviez que la Gauche radicale avait le bras long, vous allez voir que ce n’était que la pointe de l’iceberg.
Un organisme qui s’appelle Diversité artistique Montréal, qui dénonce évidemment le « racisme systémique » qui sévit au Québec, recommande carrément que des comités d’experts s’assurent que dans les films, séries, pièces, etc., on donne une image positive des « personnes racisées ».
Je repose la question que j’ai posée à plusieurs reprises : peut-on, s’il vous plaît, laisser les créateurs créer ?
UNE SOCIÉTÉ PLURIELLE
Le rapport du DAM est rempli de jargon bureaucratico-gaucho-progressiste. Les premiers mots du rapport sont : « L’accueil que les peuples autochtones ont su nous réserver sur leur territoire résonne comme le socle de toute considération et de respect envers l’autre, comme la base d’une possibilité d’être au monde de façon différente les unes des autres, mais chacune avec ses singularités, toutes plus riches et variées pour constituer une société plurielle ». Ça commence bien…
On y parle de « racisme systémique hérité d’un passé colonial historique dont la portée des résurgences engendre des situations professionnelles, culturelles, sociales et politiques discriminantes évidentes et une sous-représentation flagrante de ces populations dans notre paysage artistique et culturel ». Ho boy.
L’organisme en question fait 31 recommandations, mais la plus dangereuse, selon moi, est la numéro 6 : « Que les institutions et organisations culturelles et médiatiques offrent […] une représentation positive des personnes et communautés racisées pour contrer la reproduction sociale des stéréotypes et préjugés ». Et comment on arrive à ça ? En soumettant « à la relecture par des comités experts les scénarii ou les castings des émissions, films, séries, etc., subventionnés tout ou en partie par de l’argent public ».
Ça signifie que pour la série Unité 9, dont la dernière journée de tournage avait lieu hier, un comité d’experts aurait décidé comment l’auteure Danielle Trottier devait représenter les minorités. Aurait-elle eu le droit de montrer des criminelles noires et des prisonnières autochtones, d’après vous ? Si ce fameux comité avait existé quand Luc Dionne écrivait
District 31, pensez-vous que cette petite Police de la pensée l’aurait autorisé à écrire plusieurs épisodes montrant un homme musulman qui kidnappe sa jeune soeur lesbienne et la fait violer parce qu’elle fait honte à sa famille ? Bien sûr que non. Ce que recommande cet organisme (subventionné avec des fonds publics), c’est carrément de la censure étatisée. Ces gens, qui possèdent la vérité, vont décider de quelle façon il est acceptable de montrer les Noirs, les latinos, les autochtones ou autres.
CENSURE ÉTATISÉE
J’espère que Normand Brathwaite n’a pas lu ce document. Lui qui me disait récemment à QUB.radio à quel point la jeunesse était corrompue par le « politically correct », il s’étoufferait en lisant ça.
Normand a fait carrière dans un Québec où personne ne le voyait comme « une personne racisée », mais juste comme un artiste québécois bourré de talent.
Si un jeune Normand commençait sa carrière aujourd’hui, ce serait un comité qui déciderait quel genre de rôle il a le droit de jouer.
Et on appelle ça… être progressiste ?