Le Journal de Montreal

LOUISE DESCHÂTELE­TS

- louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Je n’avais pas mesuré l’étendue du risque que je prenais

Je suis un homme de 40 ans de belle apparence, mais qui n’en a jamais abusé, même si je plais aux femmes. Par contre, j’ai toujours eu du mal à m’attacher. Sans être un chasseur conquérant qui se fiche de faire du mal, je pense que ma jeunesse dans une famille dysfonctio­nnelle où ma mère ne m’aimait pas, m’a rendu frileux à me laisser aller à aimer véritablem­ent.

Je vous écris aujourd’hui parce qu’il m’arrive quelque chose que je n’avais pas prévu. Lors d’un voyage organisé dans le sud par ma compagnie l’an dernier, j’ai fait la connaissan­ce d’une femme mariée qui travaille dans une autre succursale que moi. Ça a fait des étincelles entre nous, et pour la première fois de ma vie, je me sentais véritablem­ent accroché. Même si elle était mariée, on a continué à se voir à notre retour à Montréal.

Son mariage battait de l’aile et elle songeait sérieuseme­nt au divorce. Mon arrivée dans sa vie semblait lui donner l’opportunit­é de le faire plus vite que prévu. Mais quand elle a décidé d’annoncer la chose à son mari et père de ses deux enfants, il l’a suppliée d’entreprend­re une thérapie conjugale pour voir si les choses ne pouvaient pas s’arranger.

Même si je ne le lui ai jamais dit clairement, elle savait que j’éprouvais des sentiments pour elle, et tout en m’assurant que la porte n’était pas définitive­ment fermée pour moi, elle m’a demandé de ne plus la contacter pour faire cette démarche dans la plus grande honnêteté vis-à-vis de son mari.

Avoir suivi ma nature profonde, j’aurais coupé net avec elle, mais pour la première fois de ma vie, j’avais envie de l’attendre un peu. Je sais que je me devais de respecter son choix en m’abstenant de l’appeler, comme elle me l’avait demandé. Mais au bout de huit mois, je commence à trouver ça long. Pensez-vous qu’elle était sincère en me laissant une « porte ouverte » ? S.P.

Elle seule peut répondre à cette question. Et même si elle l’était au moment où elle l’a dit, il se peut que les choses aient changé à la suite de sa thérapie conjugale. La seule façon de faire la lumière là-dessus serait de la contacter pour en avoir le coeur net. Car entre vous et moi, il faut aussi vous protéger, et pour ce faire, vous n’avez pas à l’attendre indéfinime­nt. Dans ce genre de situation, il ne faut pas rester passif plus que ne le veut la logique. Et si la peur du rejet vous fait peur, pour souffrir le moins possible, il faut tourner la page et aller vers l’avenir. Vaut toujours mieux effectuer une coupure radicale plutôt que maintenir une situation floue qui entretient un vain espoir.

Un panier percé a des chances de le rester toute sa vie

Je m’adresse à celle qui signait « Désespérée », qui est aux prises avec un mari dépensier et qui ne sait pas quoi faire pour qu’il guérisse de son vice. Lui dire comme vous l’avez fait de séparer son portefeuil­le du sien est certes le premier pas à faire, et se rendre à l’ACEF pour obtenir des conseils, le second.

Mais si elle n’a pas le courage d’imposer ça à son homme et que, comme moi, elle est acculée à la faillite, je lui prédis de bien mauvais jours. Ça m’en a pris deux, de faillites, avant de comprendre et de me séparer. Et malgré ça, mon ex n’a toujours rien compris. Ce qui fut le plus dur à vivre, c’est le mal que ma mollesse a causé à mes enfants. Une rescapée qui soigne ses plaies

Les questions d’argent sont parmi les plus difficiles à aborder dans un couple, alors que le minimum de respect que l’on devrait avoir pour soi-même englobe aussi le respect pour l’argent que l’on gagne si péniblemen­t.

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