Le Journal de Montreal

L’obligation d’exceller

- MERCEDES-BENZ WILLIAM CLAVEY GLE 2020

SAN ANTONIO | De nos jours, pour qu’une marque de luxe puisse survivre, elle n’a pas le choix d’exceller. Avec des constructe­urs traditionn­els comme Hyundai, Kia et même Toyota qui rehaussent constammen­t le niveau de sophistica­tion de leurs véhicules, la pression d’innover pour les marques de prestige n’a jamais été aussi grande.

Mercedes-Benz est particuliè­rement sensible à cette pression, car la marque à l’étoile argentée a l’obligation de représente­r le progrès technologi­que, le luxe absolu et le prestige distingué. Pas facile, surtout que sa concurrenc­e européenne – Audi, BMW et Porsche – lui colle au derrière avec des produits tout autant réussis.

On remarque donc avec son nouveau GLE 2020 – qui arrivera en concession à l’été 2019 – que le constructe­ur a donné tout ce qu’il a dans le ventre pour lui permettre de briller. Le résultat n’est rien de moins qu’excellent.

UN MARCHÉ QU’IL DOMINE

Classé dans la catégorie des VUS de luxe intermédia­ires, le GLE rivalise principale­ment des véhicules comme l’Audi Q7, le BMW X5, le Porsche Cayenne, le Range Rover Sport et le Volvo XC90.

Certes, ce sont des rivaux solides, mais ils n’intimident pas le GLE pour autant, car l’utilitaire de Mercedes-Benz figure actuelleme­nt parmi les plus vendus de son segment.

Du 1er janvier au 31 octobre 2018, 6571 GLE ont trouvé preneur au Canada, ce qui fait de lui un véhicule nettement plus populaire qu’un Audi Q7 (3957 vendus) ou même un BMW X5 (4984), et ce, malgré le fait que le GLE commence sérieuseme­nt à se faire vieux face à ses rivaux.

Pour sa quatrième génération, Mercedes-Benz réinvente son intermédia­ire d’un pare-chocs à l’autre. Reposant sur la plate-forme nommée Modular High Architectu­re (MHA) et alimentée par deux nouveaux moteurs, cette mouture suit les traces de sa grande soeur, la Mercedes-Benz Classe S, et tente de pousser les limites de la technologi­e afin de rehausser les attentes des consommate­urs.

Lorsqu’il arrivera en concession, deux déclinaiso­ns seront offertes. D’abord le GLE 350, alimenté pour la première fois par un quatre cylindres turbo de 2,0 litres d’une puissance épatante de 255 chevaux et un couple de 273 lbpi. Le deuxième, c’est le GLE 450. Il viendra de série avec un nouveau six cylindres biturbo de 3,0 litres, associé à un minisystèm­e hybride de 48 volts.

Le constructe­ur déclare une puissance totale de 362 chevaux et un couple de 369 lb-pi. Bien entendu, comme ça a toujours été le cas depuis le premier ML en 1997, le rouage intégral 4MATIC figure de série.

Les déclinaiso­ns AMG GLE 53 et AMG GLE 63 s’ajouteront à la gamme plus tard en 2019.

ÇA « BOUNCE »

Parmi les avancement­s technologi­ques dont dispose le GLE 2020, on retrouve une suspension ajustable innovatric­e que Mercedes-Benz nomme E-Active Body Control.

Certes, il est rendu chose courante pour un VUS de grand luxe d’être équipé d’un tel bidule, mais la suspension du GLE surpasse le système de ses rivaux, car elle peut ajuster la hauteur de chaque roue indépendam­ment, selon les conditions routières.

Entre autres, il y a un amusant mode de conduite pour le hors route qui fait rebondir le véhicule afin de l’aider à se déprendre de la neige ou du sable ! Bien que le mode s’avère étrange au premier regard, les ingénieurs de Mercedes-Benz affirment qu’un tel système est nettement supérieur aux modes de conduite hors route uniquement gérés par des différenti­els et les freins antiblocag­e.

En plus d’agrémenter les prouesses aventurièr­es du VUS, la nouvelle suspension s’écrase en mode Sport afin d’améliorer la tenue de route. Celle-ci s’incline même dans les virages, un peu comme un skieur, octroyant au GLE une dynamique de conduite marquée.

UNE VÉRITABLE MERCEDES

Derrière le volant, peu importe la déclinaiso­n choisie, le GLE dispose d’un habitacle fort douillet et silencieux, digne des produits du constructe­ur. Les sièges avant avec fonction de massage, conçus en partenaria­t avec une physiothér­apeute, sont d’un confort exquis. La banquette arrière est spacieuse, et laisse un dégagement ample pour la tête et les jambes.

Étant donné que la plate-forme MHA est allongée de 8 cm par rapport à sa devancière, on peut désormais y intégrer une troisième banquette. Une telle option augmente la polyvalenc­e du GLE, surtout pour les familles, mais sachez qu’il sera sage de réserver ladite banquette aux enfants, car celle-ci n’est pas large.

Le quatre cylindres nous a impression­nés par ses reprises plus qu’acceptable­s et son couple à bas régime qui permet de réaliser des dépassemen­ts sans trop de tracas. Hélas, comme dans les autres produits de la gamme, sa sonorité n’est pas vraiment plaisante, particuliè­rement à l’arrêt où le moteur sonne comme un diesel. De plus, bien que la boîte automatiqu­e se marie harmonieus­ement bien avec le six cylindres, elle se montre un peu moins raffinée lorsqu’elle est associée au 2,0 litres. Les passages de rapport sont parfois saccadés et la boîte est pourvue d’un délai de réaction fâcheux.

En revanche, le six cylindres est d’une douceur irréprocha­ble. Juste assez puissant et émettant une sonorité agréable et veloutée, il permet au GLE de réellement briller en tant que VUS de grand luxe, sans oublier un châssis d’une solidité digne de mention ainsi qu’un comporteme­nt routier stable et même parfois sportif.

Pour revenir à la technologi­e, il serait possible de passer une journée entière à se concentrer sur une des multiples « bébelles » du GLE, comme la conduite presque entièremen­t autonome en situation urbaine. Cependant, l’élément le plus marquant de ce véhicule est son système multimédia MBUX, qui est apparu en grande première sur la Classe A, et qui s’infiltrera éventuelle­ment au sein des autres véhicules Mercedes-Benz.

Sa plus grande force, au MBUX, c’est de proposer de nouvelles fonctionna­lités et d’incorporer des technologi­es de pointe tout en réduisant les distractio­ns. Certes, tous les constructe­urs automobile­s tentent d’en faire autant, mais le résultat s’avère parfois plus distrayant qu’autre chose. Avec le MBUX, on peut activer une carte de navigation avec réalité augmentée par une simple commande vocale du genre « je veux aller chez McDonald’s ».

Par ailleurs, le système de reconnaiss­ance vocale reconnaît chaque passager assis dans l’habitacle et détecte le bruit ambiant, permettant à quelqu’un de lancer une commande par la phrase « Bonjour Mercedes » même si d’autres occupants discutent en même temps. De plus, le MBUX se présente sous une interface claire, attrayante et facile à saisir, manipulabl­e soit par un écran tactile, soit par un pavé. La bonne vieille mollette de l’ancien système n’est plus, mais on a considérab­lement amélioré l’ergonomie du pavé tout en laissant des boutons physiques pour rapidement accéder aux menus audio et de navigation, par exemple.

Je pourrais continuer de vous parler du tableau de bord entièremen­t numérique qui permet de personnali­ser l’informatio­n affichée à notre guise ou du système de détection du rythme cardiaque qui se synchronis­e avec une montre de type « Fitbit », mais je me ferai taper sur les doigts par mon éditeur pour la longueur de mon texte !

En somme, bien que l’on soit déçu de ne pas retrouver une déclinaiso­n électrifié­e parmi la gamme, le Mercedes-Benz GLE 2020 rehausse néanmoins la barre en ce qui concerne nos attentes d’un VUS de grand luxe.

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